Auteur(s) : Bebon-Muller Floriane
Directeur : Feltz Alexandre
Composante : MEDECINE
Date de création : 28-09-2020

Description : Médecine générale, Introduction : la sédentarité, véritable fléau des temps modernes et problème de santé publique, s'accroit pendant la grossesse, avec ses conséquences maternelles et foetales. Cependant, les bénéfices reconnus d'une activité physique et sportive adaptée sont nombreux et les risques faibles. Peu de femmes enceintes reçoivent des informations à ce sujet de la part des professionnels de santé, les décourageant à se mouvoir. L'étude a cherché à connaitre l'opinion des médecins généralistes de Strasbourg à ce sujet et les conseils donnés aux femmes enceintes. Le dispositif sport santé sur ordonnance ayant vu le jour à Strasbourg en 2012, pour les patients qui ont des pathologies chroniques, est une véritable arme préventive et thérapeutique. Que penseraient les médecins de son ouverture potentielle chez les femmes enceintes ? Méthode : une étude qualitative par analyse inductive générale a été menée, par entretiens individuels semi-dirigés, avec l'aide d'un guide d'entretien, auprès de neuf médecins généralistes de Strasbourg, de novembre à décembre 2019. Résultats : même si ce sujet est peu abordé par les médecins interrogés et les femmes vues en consultation, du fait d'autres préoccupations plus centrales et le manque de temps majoritairement, l'opinion sur l'activité physique et sportive adaptée est globalement favorable malgré quelques réticences par craintes de complications. De nombreux freins empêcheraient les femmes enceintes de se mouvoir. La société tendrait à les surprotéger rendant l'activité physique et sportive taboue et culpabilisatrice. Du côté des femmes, la crainte de nuire, la condition féminine subie de par les difficultés socio-économiques, un travail physique ou l'absence de culture d'une activité physique et sportive, limiteraient tout engouement. Les médecins disent manquer de connaissances à ce sujet et souhaiteraient les améliorer par des formations appropriées afin de combattre les idées reçues des patientes véhiculées par internet notamment. Le sport santé sur ordonnance est un outil apprécié et utilisé par les médecins généralistes de Strasbourg dont sa mise en place chez les femmes enceintes serait bien accueillie. Il permettrait aux femmes enceintes sédentaires, insécures, culturellement éloignées et/ou démunies d'aider à initier une activité physique et sportive adaptée, de maintenir une vie saine après la grossesse, tout en adressant à des professionnels formés. Certains souhaiteraient reprendre le dispositif préexistant et d'autres créer une branche spéciale femme enceinte. La gratuité, une consultation dédiée avec un certificat d'inclusion adapté pour le recrutement, un délai d'inclusion raccourci et une validation spécialisée seraient primordiales. Certains avis défavorables ont été relevés : le risque de désautonomisation, le coût financier conséquent, l'absence de problème de santé publique où les simples conseils suffiraient. Conclusion : le sport santé sur ordonnance pourrait être une véritable arme préventive et thérapeutique afin de combattre la sédentarité des femmes enceintes et en post-partum. Un certificat d'inclusion tel que le questionnaire X-AAP de la Société Canadienne de Physiologie de l'Exercice pourrait être utilisé. Des gymnases dédiés au sport santé prévention pourraient être des lieux adaptés aux femmes enceintes, de même que des espaces dédiés au sein des bains municipaux en cours de rénovation. Même si toutes les femmes enceintes ne pourraient pas ou ne voudraient pas y participer, il est important de favoriser une activité physique et sportive adaptée, ne serait-ce que par l'intermédiaire de supports (prospectus, affiches, liens internet adaptés) pour le bien-être physique, psychique, l'épanouissement de la femme enceinte et la bonne santé de l'enfant à venir., Introduction: Sedentary lifestyle, a real scourge of modern times and a public health problem, increases during pregnancy, with its maternal and fetal consequences. However, the recognized benefits of an adapted physical and sporting activity are numerous and the risks low. Few pregnant women receive information on this subject from health professionals, discouraging them from moving. The study sought to know the opinion of general practitioners in Strasbourg on this subject and the advice given to pregnant women. The sports health prescription device that was introduced in Strasbourg in 2012, for patients with chronic pathologies, is a real preventive and therapeutic weapon. What would doctors think of its potential opening in pregnant women? Method: A qualitative study by general inductive analysis was carried out, by semi-structured individual interviews, with the help of an interview guide, with nine general practitioners in Strasbourg, from November to December 2019. Results: Even if this subject is little discussed by the doctors questioned and the women seen in consultation, due to other more central concerns and the lack of time in the majority, the opinion on adapted physical and sporting activity is generally favorable despite some reluctance for fear of complications. Many brakes would prevent pregnant women from moving. Society tends to overprotect them, making physical and sporting activity taboo and making them feel guilty. As for women, the fear of harm, the condition of women suffered by socio-economic difficulties, physical work or the lack of culture of physical activity and sport, would limit any enthusiasm. Doctors say they lack knowledge on this subject and would like to improve it through appropriate training in order to combat the preconceived ideas of patients conveyed by the Internet in particular. Prescription health sport is a tool that is appreciated and used by general practitioners in Strasbourg, and its implementation in pregnant women would be welcome. It would allow sedentary, insecure, culturally distant and / or deprived pregnant women to help initiate appropriate physical and sporting activity, to maintain a healthy life after pregnancy, while referring to trained professionals. Some would like to take over the pre-existing device and others would like to create a special pregnant woman branch. Free admission, a dedicated consultation with an inclusion certificate adapted for recruitment, a shortened inclusion period and specialized validation would be essential. Some unfavorable opinions were noted: the risk of dis-empowerment, the consequent financial cost, the absence of public health problem where simple advice would suffice. Conclusion: Prescription health sport could be a real preventive and therapeutic weapon in order to combat sedentary lifestyle in pregnant and post-partum women. A certificate of inclusion such as the X-AAP questionnaire from the Canadian Society for Exercise Physiology could be used. Gyms dedicated to sport, health and prevention could be suitable places for pregnant women, as well as dedicated spaces within municipal baths undergoing renovation. Even if not all pregnant women could or would not want to participate, it is important to promote adapted physical and sporting activity, if only through the intermediary of supports (flyers, posters, adapted internet links) for the physical and mental well-being, the development of the pregnant woman and the good health of the unborn child.
Mots-clés libres : Femmes enceintes, 617.6, Exercices physiques, Grossesse, Ordonnances médicales, Médecine générale
Couverture : FR