Impact à long terme du mismatch patient prothèse après remplacement valvulaire aortique chirurgical
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Ackermann Yasmina
Directeur : Stéphanie Perrier
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2020
Description : Médecine. Cardiologie et maladies vasculaires, Introduction : le mismatch patient-prothèse après remplacement valvulaire aortique chirurgical est défini par une inadéquation entre la taille de la prothèse implantée et la surface corporelle du patient. L’impact pronostique et fonctionnel à long terme du mismatch patient-prothèse n’est pas établi, avec des résultats controversés dans la littérature. Objectif : l’objectif de cette étude est de déterminer l’impact clinique et hémodynamique à long terme du mismatch patient-prothèse après remplacement valvulaire aortique chirurgical. Méthode : cette étude prospective a inclus 182 patients ayant bénéficié d’un remplacement valvulaire aortique chirurgical entre janvier 2008 et juin 2014 soit par bioprothèse ou par valve mécanique. Les données pré, per et post opératoire ont été collectées prospectivement dans une base de données. La surface orificielle effective, déterminée par des abaques issus de données de la littérature pour chaque prothèse, indexée à la surface corporelle du patient (SOEi), a été calculée pour déterminer les deux groupes de l’étude. Le groupe mismatch patient-prothèse a inclus les patients avec une SOEi ≤0,85 cm²/m² et le reste de la population a constitué le groupe contrôle. Le suivi des patients a été réalisé annuellement par questionnaires adressés aux patients, médecin traitant et/ou cardiologue traitant, avec contact téléphonique si besoin. Le suivi global moyen était de 49.7± 24.1 mois. Le critère de jugement principal a été la mortalité. Les critères secondaires ont été la morbidité, le statut fonctionnel des patients opérés déterminé par la classification NYHA et l’évaluation de la qualité de vie par le questionnaire SF-36. Résultats : Un mismatch patient-prothèse était observé chez 51 patients (28,0%, groupe mismatch). Le mismatch était modéré (SOEi -0,65 et ≤0,85 cm2/m2) et sévère (SOEi ≤0.65 cm2/m2) chez 48 patients (26,4%) et 3 patients (1,6%), respectivement. Les patients du groupe mismatch étaient significativement plus âgés que dans le groupe contrôle et étaient plus fréquemment des femmes. La mortalité hospitalière globale était de 1.6% (3 patients). Les causes de décès étaient : un bas débit cardiaque (1 patient), un choc septique (1 patient) et une défaillance multi-viscérale (1 patient). Les 3 décès en période hospitalière sont survenus dans le groupe contrôle. Ainsi la mortalité hospitalière était de 2,3% dans le groupe contrôle et 0% dans le groupe mismatch (p=0,561). La mortalité globale lors du suivi (en incluant la mortalité hospitalière) était de 16,0% (29 patients). La mortalité lors du suivi dans les groupes contrôle et mismatch étaient de 17,6% (23 patients) et de 12,0% (6 patients), respectivement (p=0,362). La présence d’un mismatch modéré ou sévère n’influençait pas la survie à long terme. En effet, la survie actuarielle dans le groupe contrôle et le groupe mismatch étaient de 94,6±2,0% versus 93,7±3,5%, 90,3±2,7% versus 93,7±3,5% et de 90,3±2,7% versus 93,7±3,5% à 1 an, 3 ans et 5 ans (Log Rank Test=0,435). Au cours du suivi global on ne notait pas de différence significative entre les groupes en termes de morbidité. En effet, 9 patients (4,9%) ont nécessité une réintervention dont 5 (3.8%) dans le groupe contrôle et 4(7.8%) dans le groupe MPP, avec une moyenne de suivi sans ré-intervention de 10,4±0,4 ans (Log rank test =0,392). Au total 6 patients dont 1 dans le groupe MPP et 5 dans le groupe contrôle, ont développé une endocardite pour une durée moyenne de suivi de 10,5±0,5 ans (test du Log rank =0,825 à 3 mois, et 0,483 au total). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant le taux d’arythmie par ACFA et la nécessité d’implantation d’un pacemaker. Concernant le statut fonctionnel des patients évalué par la dyspnée selon la classification de NYHA, il n’existait pas de différence statistiquement significative entre les 2 groupes pour la période pré-opératoire (p=0,877) et lors du dernier suivi pour les survivants (p=0,536). Il n’existait pas non plus de différence statistiquement significative en termes de qualité de vie évaluée par le questionnaire SF-36 entre les 2 groupes et ceux pour les 8 domaines traités par le SF-36. Par ailleurs, on ne note pas de différence sur l’importance du remodelage inverse après remplacement valvulaire aortique chirurgical en cas de mismatch par rapport au groupe contrôle. Cconclusion : notre travail a montré que le phénomène de mismatch patient-prothèse après remplacement valvulaire aortique chirurgical n’est pas associé à une augmentation de la morbi-mortalité à long terme ni à une altération de la qualité de vie des patients opérés., INTRODUCTION : In aortic valve replacement (AVR) a prosthesis patient mismatch (PPM) occurs when the effective orifice area (EOA) relative to body surface area (BSA) may not meet the physiologic requirements of the patient. The clinical effects of PPM after AVR for aortic stenosis (AS) remain controversial. The aim of this study was to analyze the impact of PPM on long term functional capacity and mortality after AVR. METHODS : This prospective study included 182 patients undergoing AVR with or without combined coronary artery bypass graft surgery from January 2008 to June 2014. PPM was defined as a projected indexed effective orifice area of ≤ 0,85 cm2/m2 for moderate PPM and ≤ 0 ,65 cm2/m2 for severe PPM. Patients with no PPM were in the control group. The primary endpoint was all cause mortality. The secondary endpoints were morbidity, functional capacity determined by New York Heart association functionnal (NYHA) class and quality of life evaluated by Short-Form 36 score. RESULTS: PPM was present in 51 patients (28%). 48 patients (26,4%) had moderate PPM and only 3 patients (1,6%) suffered from severe PPM. Patients in the PPM group were older and more likely women. Compared with patients with no PPM, those with moderate or severe PPM had a significant smaller prosthesis and more frequent bioprosthesis implantation. In hospital mortality was 2,5% (3 patients) in the no PPM group and 0% in the PPM group (P=0.561). Mortality during follow up was 16% (29 patients). There was no significant difference in mortality between groups [17,6% (23 patients) in the control group and 12% (6 patients) in the PPM group (P =0,362)]. PPM did not impact long term survival. In fact actuarial survival in the control group and in the PPM group was 94,6±2,0% versus 93,7±3,5%, 90,3±2,7% versus 93,7±3,5% et de 90,3±2,7% versus 93,7±3,5% at 1 year, 3 years and 5 years (Log Rank Test=0,435). There was no statistical difference between groups concerning morbidity. Indeed 9 patients required redo surgery (4,9%) , 5 patients in the control group (3,8%) and 4 patients(7,8%) in the PPM group with a median follow up free from redo surgery of 10,4±0,4 years (Log rank test =0,392). In total, 6 patients ( 5 in the control group and 1 in the PPM group) developed endocarditis with a median follow up of 10,5±0,5 years (test du Log rank =0,825 at 3 months, et 0,483 in total). Rate of atrial fibrillation and pacemaker implantation was similar between groups. There was no significant difference between groups in functional capacity (determined by NYHA class) and quality of life evaluated by SF-36. PPM did not impact reverse remodeling of left ventricle. CONCLUSION : PPM is not associated with long term functional capacity impairment or increased mortality after AVR in AS.
Mots-clés libres : Rétrécissement aortique, 617.6, Prothèses valvulaires cardiaques, Coeur -- Chirurgie
Couverture : FR
Directeur : Stéphanie Perrier
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2020
Description : Médecine. Cardiologie et maladies vasculaires, Introduction : le mismatch patient-prothèse après remplacement valvulaire aortique chirurgical est défini par une inadéquation entre la taille de la prothèse implantée et la surface corporelle du patient. L’impact pronostique et fonctionnel à long terme du mismatch patient-prothèse n’est pas établi, avec des résultats controversés dans la littérature. Objectif : l’objectif de cette étude est de déterminer l’impact clinique et hémodynamique à long terme du mismatch patient-prothèse après remplacement valvulaire aortique chirurgical. Méthode : cette étude prospective a inclus 182 patients ayant bénéficié d’un remplacement valvulaire aortique chirurgical entre janvier 2008 et juin 2014 soit par bioprothèse ou par valve mécanique. Les données pré, per et post opératoire ont été collectées prospectivement dans une base de données. La surface orificielle effective, déterminée par des abaques issus de données de la littérature pour chaque prothèse, indexée à la surface corporelle du patient (SOEi), a été calculée pour déterminer les deux groupes de l’étude. Le groupe mismatch patient-prothèse a inclus les patients avec une SOEi ≤0,85 cm²/m² et le reste de la population a constitué le groupe contrôle. Le suivi des patients a été réalisé annuellement par questionnaires adressés aux patients, médecin traitant et/ou cardiologue traitant, avec contact téléphonique si besoin. Le suivi global moyen était de 49.7± 24.1 mois. Le critère de jugement principal a été la mortalité. Les critères secondaires ont été la morbidité, le statut fonctionnel des patients opérés déterminé par la classification NYHA et l’évaluation de la qualité de vie par le questionnaire SF-36. Résultats : Un mismatch patient-prothèse était observé chez 51 patients (28,0%, groupe mismatch). Le mismatch était modéré (SOEi -0,65 et ≤0,85 cm2/m2) et sévère (SOEi ≤0.65 cm2/m2) chez 48 patients (26,4%) et 3 patients (1,6%), respectivement. Les patients du groupe mismatch étaient significativement plus âgés que dans le groupe contrôle et étaient plus fréquemment des femmes. La mortalité hospitalière globale était de 1.6% (3 patients). Les causes de décès étaient : un bas débit cardiaque (1 patient), un choc septique (1 patient) et une défaillance multi-viscérale (1 patient). Les 3 décès en période hospitalière sont survenus dans le groupe contrôle. Ainsi la mortalité hospitalière était de 2,3% dans le groupe contrôle et 0% dans le groupe mismatch (p=0,561). La mortalité globale lors du suivi (en incluant la mortalité hospitalière) était de 16,0% (29 patients). La mortalité lors du suivi dans les groupes contrôle et mismatch étaient de 17,6% (23 patients) et de 12,0% (6 patients), respectivement (p=0,362). La présence d’un mismatch modéré ou sévère n’influençait pas la survie à long terme. En effet, la survie actuarielle dans le groupe contrôle et le groupe mismatch étaient de 94,6±2,0% versus 93,7±3,5%, 90,3±2,7% versus 93,7±3,5% et de 90,3±2,7% versus 93,7±3,5% à 1 an, 3 ans et 5 ans (Log Rank Test=0,435). Au cours du suivi global on ne notait pas de différence significative entre les groupes en termes de morbidité. En effet, 9 patients (4,9%) ont nécessité une réintervention dont 5 (3.8%) dans le groupe contrôle et 4(7.8%) dans le groupe MPP, avec une moyenne de suivi sans ré-intervention de 10,4±0,4 ans (Log rank test =0,392). Au total 6 patients dont 1 dans le groupe MPP et 5 dans le groupe contrôle, ont développé une endocardite pour une durée moyenne de suivi de 10,5±0,5 ans (test du Log rank =0,825 à 3 mois, et 0,483 au total). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant le taux d’arythmie par ACFA et la nécessité d’implantation d’un pacemaker. Concernant le statut fonctionnel des patients évalué par la dyspnée selon la classification de NYHA, il n’existait pas de différence statistiquement significative entre les 2 groupes pour la période pré-opératoire (p=0,877) et lors du dernier suivi pour les survivants (p=0,536). Il n’existait pas non plus de différence statistiquement significative en termes de qualité de vie évaluée par le questionnaire SF-36 entre les 2 groupes et ceux pour les 8 domaines traités par le SF-36. Par ailleurs, on ne note pas de différence sur l’importance du remodelage inverse après remplacement valvulaire aortique chirurgical en cas de mismatch par rapport au groupe contrôle. Cconclusion : notre travail a montré que le phénomène de mismatch patient-prothèse après remplacement valvulaire aortique chirurgical n’est pas associé à une augmentation de la morbi-mortalité à long terme ni à une altération de la qualité de vie des patients opérés., INTRODUCTION : In aortic valve replacement (AVR) a prosthesis patient mismatch (PPM) occurs when the effective orifice area (EOA) relative to body surface area (BSA) may not meet the physiologic requirements of the patient. The clinical effects of PPM after AVR for aortic stenosis (AS) remain controversial. The aim of this study was to analyze the impact of PPM on long term functional capacity and mortality after AVR. METHODS : This prospective study included 182 patients undergoing AVR with or without combined coronary artery bypass graft surgery from January 2008 to June 2014. PPM was defined as a projected indexed effective orifice area of ≤ 0,85 cm2/m2 for moderate PPM and ≤ 0 ,65 cm2/m2 for severe PPM. Patients with no PPM were in the control group. The primary endpoint was all cause mortality. The secondary endpoints were morbidity, functional capacity determined by New York Heart association functionnal (NYHA) class and quality of life evaluated by Short-Form 36 score. RESULTS: PPM was present in 51 patients (28%). 48 patients (26,4%) had moderate PPM and only 3 patients (1,6%) suffered from severe PPM. Patients in the PPM group were older and more likely women. Compared with patients with no PPM, those with moderate or severe PPM had a significant smaller prosthesis and more frequent bioprosthesis implantation. In hospital mortality was 2,5% (3 patients) in the no PPM group and 0% in the PPM group (P=0.561). Mortality during follow up was 16% (29 patients). There was no significant difference in mortality between groups [17,6% (23 patients) in the control group and 12% (6 patients) in the PPM group (P =0,362)]. PPM did not impact long term survival. In fact actuarial survival in the control group and in the PPM group was 94,6±2,0% versus 93,7±3,5%, 90,3±2,7% versus 93,7±3,5% et de 90,3±2,7% versus 93,7±3,5% at 1 year, 3 years and 5 years (Log Rank Test=0,435). There was no statistical difference between groups concerning morbidity. Indeed 9 patients required redo surgery (4,9%) , 5 patients in the control group (3,8%) and 4 patients(7,8%) in the PPM group with a median follow up free from redo surgery of 10,4±0,4 years (Log rank test =0,392). In total, 6 patients ( 5 in the control group and 1 in the PPM group) developed endocarditis with a median follow up of 10,5±0,5 years (test du Log rank =0,825 at 3 months, et 0,483 in total). Rate of atrial fibrillation and pacemaker implantation was similar between groups. There was no significant difference between groups in functional capacity (determined by NYHA class) and quality of life evaluated by SF-36. PPM did not impact reverse remodeling of left ventricle. CONCLUSION : PPM is not associated with long term functional capacity impairment or increased mortality after AVR in AS.
Mots-clés libres : Rétrécissement aortique, 617.6, Prothèses valvulaires cardiaques, Coeur -- Chirurgie
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, ressource électronique, Médecine
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/249783150
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-103406
Type de ressource : Ressource documentaire
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Identifiant : ecrin-ori-103406
Type de ressource : Ressource documentaire