Inertie clinique et rapport subjectif aux recommandations
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Erkel Marie
Directeur : Weber Jean-Christophe
Composante : MEDECINE
Date de création : 10-12-2020
Description : Médecine générale, Les années 90 voient l’émergence de l’Evidence Based Medicine, considérée comme un moyen de lutte contre les limites de la décision médicale traditionnelle. Quelques années plus tard, dans le sillage de la médecine factuelle, la Haute Autorité de Santé produit des recommandations de bonne pratique, dont l’objectif est d’améliorer la qualité des soins tout en optimisant les dépenses de santé. Les professionnels de santé ne tardent pas opposer de nombreux arguments à ce qu’ils considèrent comme une volonté de rationalisation des pratiques et c’est dans ce fossé que naît l’inertie clinique. Ce terme est employé pour la première fois en 2001 et est défini comme l’échec de la part des professionnels de santé à majorer un traitement alors qu’une telle intensification est pourtant indiquée. Cependant, l’exercice de la médecine générale ne permet pas toujours au praticien une application naïve des recommandations de bonne pratique qu’il se voit désormais imposé comme nouvelle norme et nous avons ainsi souhaité comprendre les déterminants de l’inertie clinique à travers l’intérêt et l’adhésion qu’affichent les praticiens aux recommandations. À cet égard, nous avons mené une étude qualitative auprès de dix-neuf médecins généralistes, installés ou remplaçants, dans les départements de la Moselle et du Bas-Rhin. Durant chaque entrevue, le praticien a été invité à s’exprimer sur son rapport aux recommandations, sur l’inertie clinique dont il peut faire preuve au quotidien et enfin, sur son épanouissement. Nous avons cherché à relever certaines nuances, telles que l’adhésion déclarée aux recommandations, le mode d’exercice, l’âge ou encore le sexe, afin de dégager des éléments susceptibles d’influencer l’intérêt pour les recommandations et l’inertie du praticien dans son exercice de la médecine générale. Selon nos résultats, les praticiens les plus jeunes feraient ainsi preuve d’une inertie plus marquée, tout en étant les moins enclins à lutter contre cette dernière et ce bien qu’ils se déclarent adhérents aux recommandations. Les autres praticiens ont été nombreux à avouer leur inertie, et ce quelle que soit l’adhésion affichée aux recommandations. Les praticiens les plus âgés, quant à eux, reconnaissent plus volontiers une responsabilité qui leur incombe face à l’inertie clinique, et sont aussi les plus à même de proposer à leur patient une prise en charge individualisée. Ainsi, dans notre étude, l’intérêt pour les recommandations n’est pas corrélé à l’inertie clinique du médecin et cette dernière pourrait même être considérée parfois comme le garant d’une médecine individualisée au service de son patient., Evidence-based medicine, which is considered a means to combating the limits of traditional decision making in medicine, arose in the 1990s. A few years later, in the wake of EBM guidelines, the French National Authority for Health (HAS) started producing a large number of recommendations of good practice in order to deliver improved patient care while lessening costs. Healthcare professionals soon stood up against what they considered an attempt at rationalizing medical work: this chasm allowed the emergence of clinical inertia. This term, first used in 2001, refers to the inability of healthcare professionals to intensify a treatment in a situation where such an intensification would be considered as required. However, the practice of general medicine does not lend itself to a naive enforcement of these codes of good practice, as the practitioner himself perceives these guidelines as true standards: therefore, we sought to identify the factors causing clinical inertia through the interest and the acceptance shown by practitioners towards the HAS’ recommendations. In this regard, we led a qualitative survey among nineteen general practitioners, either permanently established or surrogate doctors, in the departments of Moselle and Bas-Rhin (France). Every interviewee was invited to discuss their relationship towards the HAS’ recommendations, the issue of clinical inertia on a day-to-day basis, and their professional well-being. We tried to show certain nuances, such as the practitioner’s declared adherence to the HAS’ recommendations, the practitioner’s own way of practicing medicine, the practitioner’s age or gender, in order to pinpoint the various factors affecting the practitioner’s commitment to these recommendations, and those influencing the practitioner’s clinical inertia. Our findings suggest that younger physicians are more likely to be subject to clinical inertia, while being less likely to fight this inertia, although embracing the HAS’ recommendations. Many among the remaining physicians confessed their inertia, regardless of their relationship towards these recommendations. Older physicians, for their part, readily acknowledged their responsibility when it comes to clinical inertia and are more likely to provide individualized medical care. Therefore, our study shows that one’s interest for the HAS’ recommendations cannot be directly correlated to the one’s clinical inertia: the latter could even be considered as a way of guaranteeing a personalized medicine that would benefit patients.
Mots-clés libres : Inertie clinique, 617.6, Médecine basée sur les preuves, Recommandations pour la pratique clinique
Couverture : FR
Directeur : Weber Jean-Christophe
Composante : MEDECINE
Date de création : 10-12-2020
Description : Médecine générale, Les années 90 voient l’émergence de l’Evidence Based Medicine, considérée comme un moyen de lutte contre les limites de la décision médicale traditionnelle. Quelques années plus tard, dans le sillage de la médecine factuelle, la Haute Autorité de Santé produit des recommandations de bonne pratique, dont l’objectif est d’améliorer la qualité des soins tout en optimisant les dépenses de santé. Les professionnels de santé ne tardent pas opposer de nombreux arguments à ce qu’ils considèrent comme une volonté de rationalisation des pratiques et c’est dans ce fossé que naît l’inertie clinique. Ce terme est employé pour la première fois en 2001 et est défini comme l’échec de la part des professionnels de santé à majorer un traitement alors qu’une telle intensification est pourtant indiquée. Cependant, l’exercice de la médecine générale ne permet pas toujours au praticien une application naïve des recommandations de bonne pratique qu’il se voit désormais imposé comme nouvelle norme et nous avons ainsi souhaité comprendre les déterminants de l’inertie clinique à travers l’intérêt et l’adhésion qu’affichent les praticiens aux recommandations. À cet égard, nous avons mené une étude qualitative auprès de dix-neuf médecins généralistes, installés ou remplaçants, dans les départements de la Moselle et du Bas-Rhin. Durant chaque entrevue, le praticien a été invité à s’exprimer sur son rapport aux recommandations, sur l’inertie clinique dont il peut faire preuve au quotidien et enfin, sur son épanouissement. Nous avons cherché à relever certaines nuances, telles que l’adhésion déclarée aux recommandations, le mode d’exercice, l’âge ou encore le sexe, afin de dégager des éléments susceptibles d’influencer l’intérêt pour les recommandations et l’inertie du praticien dans son exercice de la médecine générale. Selon nos résultats, les praticiens les plus jeunes feraient ainsi preuve d’une inertie plus marquée, tout en étant les moins enclins à lutter contre cette dernière et ce bien qu’ils se déclarent adhérents aux recommandations. Les autres praticiens ont été nombreux à avouer leur inertie, et ce quelle que soit l’adhésion affichée aux recommandations. Les praticiens les plus âgés, quant à eux, reconnaissent plus volontiers une responsabilité qui leur incombe face à l’inertie clinique, et sont aussi les plus à même de proposer à leur patient une prise en charge individualisée. Ainsi, dans notre étude, l’intérêt pour les recommandations n’est pas corrélé à l’inertie clinique du médecin et cette dernière pourrait même être considérée parfois comme le garant d’une médecine individualisée au service de son patient., Evidence-based medicine, which is considered a means to combating the limits of traditional decision making in medicine, arose in the 1990s. A few years later, in the wake of EBM guidelines, the French National Authority for Health (HAS) started producing a large number of recommendations of good practice in order to deliver improved patient care while lessening costs. Healthcare professionals soon stood up against what they considered an attempt at rationalizing medical work: this chasm allowed the emergence of clinical inertia. This term, first used in 2001, refers to the inability of healthcare professionals to intensify a treatment in a situation where such an intensification would be considered as required. However, the practice of general medicine does not lend itself to a naive enforcement of these codes of good practice, as the practitioner himself perceives these guidelines as true standards: therefore, we sought to identify the factors causing clinical inertia through the interest and the acceptance shown by practitioners towards the HAS’ recommendations. In this regard, we led a qualitative survey among nineteen general practitioners, either permanently established or surrogate doctors, in the departments of Moselle and Bas-Rhin (France). Every interviewee was invited to discuss their relationship towards the HAS’ recommendations, the issue of clinical inertia on a day-to-day basis, and their professional well-being. We tried to show certain nuances, such as the practitioner’s declared adherence to the HAS’ recommendations, the practitioner’s own way of practicing medicine, the practitioner’s age or gender, in order to pinpoint the various factors affecting the practitioner’s commitment to these recommendations, and those influencing the practitioner’s clinical inertia. Our findings suggest that younger physicians are more likely to be subject to clinical inertia, while being less likely to fight this inertia, although embracing the HAS’ recommendations. Many among the remaining physicians confessed their inertia, regardless of their relationship towards these recommendations. Older physicians, for their part, readily acknowledged their responsibility when it comes to clinical inertia and are more likely to provide individualized medical care. Therefore, our study shows that one’s interest for the HAS’ recommendations cannot be directly correlated to the one’s clinical inertia: the latter could even be considered as a way of guaranteeing a personalized medicine that would benefit patients.
Mots-clés libres : Inertie clinique, 617.6, Médecine basée sur les preuves, Recommandations pour la pratique clinique
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, ressource électronique, Médecine
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/253169704
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-106022
Type de ressource : Ressource documentaire
![Ressource locale](https://ecrin.app.unistra.fr/search/media/repositories/workflow.png)
Identifiant : ecrin-ori-106022
Type de ressource : Ressource documentaire