Auteur(s) : Dicop Élise
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2019

Description : Médecine (oncologie médicale), Introduction : Les infections à champignons filamenteux rares (IFR) invasives ont été définies comme des infections invasives causées par des champignons filamenteux autres qu’Aspergillus et Mucorales. L’émergence de ces infections est en hausse. L’objectif de notre étude était de décrire l’épidémiologie, les aspects cliniques, radiologiques, mycologiques et thérapeutiques des IFR invasives. Patients et Méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective des cas d’IFR invasives survenus au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg entre 1997 et 2018. Seuls les patients ayant présenté une IFR invasive répondant aux critères d’infection probable ou prouvée selon les définitions de l’EORTC/MSG ont été inclus. L’étude s’inscrit dans le cadre d’un travail plus large concernant les infections opportunistes chez les patients immunodéprimés approuvé par le Comité d’Ethique et enregistré dans ClinicalTrial.gov sous le numéro NCT03920735. Résultats : Parmi les 135 épisodes suspects d’IFR invasives, 65 ont été inclus chez 64 patients. Les cas non retenus étaient majoritairement classés en colonisation (n=66). L’âge médian était de 55 ans (extrêmes : 8 - 80 ans) et le sexe masculin prédominait (58,5%). Un cancer, une allogreffe de CSH ou une transplantation d’organe étaient retrouvés chez 38,5%, 24,6% et 24,6% respectivement. D’autres facteurs de risque semblent importants : 33,8% avaient une neutropénie, 58,5% un traitement immunosuppresseurs T, 50,8% une corticothérapie systémique, 35,5% un antécédent de tabagisme et 29,2% un diabète. Le site de l’infection était pulmonaire dans 61,5%, cutanéo-muqueux dans 7,7%, ORL dans 6,2%, ostéo-articulaire dans 4,6%, digestif dans 3,1%, cérébral dans 1,5%. L’infection était disséminée dans 15,4% des cas. Le diagnostic était prouvé et probable dans 33 (50,8%) et 32 (49,2%) cas. Les infections associées aux IFR invasives étaient fréquentes (55,4%) et bactériennes pour 63,9% d’entre-elles. Les principaux genres de champignons filamenteux mis en évidence étaient : Fusarium sp. (n=24, 36,9%), Scedosporium sp. (n=12, 18,5%), Alternaria sp. (n=5, 7,7%) Acremonium sp. (n=4, 6,2%), Paecilomyces sp., Phaeoacremonium sp., Penicillium sp., Scopulariopsis sp. dans 3 cas chacun (4,6%), Arthrographis sp. (n=2, 3,1%) puis 7 autres genres dans 1 cas chacun (1,5%). Les traitements antifongiques les plus utilisés étaient le voriconazole (n=29, 44,6%), l’amphotéricine B liposomale (n=10, 15,4%) et des associations d’antifongiques (n=8, 12,3%). Une chirurgie a été réalisée dans 14 cas (21,5%). La survie à 12 semaines était à 64,1%. Conclusions : Les IFR invasives sont des infections rares mais graves. Leur pronostic est sombre du fait du retard diagnostic et du terrain sous-jacent. Ce travail devrait permettre d’améliorer la connaissance de ces IFR et pourrait de ce fait aider à la réduction de la mortalité
Mots-clés libres : Infections fongiques invasives -- Dissertation universitaire, Champignons -- Dissertation universitaire, Thèses et écrits académiques
Couverture : FR