Auteur(s) : Hammarlebiod Sarah
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2021

Résumé(s) : Objectif : Les départs de feu sont le plus souvent d'origine accidentelle mais une immolation peut être criminelle dans le but de dissimuler un cadavre. Lorsqu’un corps est retrouvé dans un foyer d’incendie, l’un des principaux enjeux est de déterminer si le sujet était vivant ou mort avant le départ de feu. Dans le cadre de l’étude des lésions osseuses, il est capital d’évaluer si elles sont d’origine traumatique ou consécutives à l’exposition à la chaleur et aux flammes. Pour cela, le médecin légiste peut s’aider du scanner post-mortem, devenu désormais un outil clé dans le cadre de l’expertise multidisciplinaire médico-légale. L'objectif de cette étude observationnelle est d’exposer la sémiologie scanographique spécifique des lésions osseuses thermiques afin de permettre au radiologue médico-légal de les identifier, et de les distinguer d’éventuelles lésions traumatiques qui auraient précédé le décès. Matériel et méthodes : 56 corps porteurs de lésions osseuses thermiques ou retrouvés au sein d’un foyer d’incendie entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2020 ont bénéficié d’un scanner post-mortem et d’une autopsie médico-judiciaire. Parmi elles, 31 corps présentaient des anomalies osseuses classées comme thermiques ou traumatiques au terme des investigations. En nous appuyant sur la littérature anthropologique, nous avons rétrospectivement corrélé les données autopsiques aux images scanographiques afin d’identifier les éléments sémiologiques discriminants permettant de définir la nature des lésions osseuses. Résultats : Les fractures longitudinales trans-diploïques de la voûte crânienne et les amputations thermiques des membres sont des éléments connus des médecins légistes et des anthropologues, aisément visibles en scanographie. L’aspect moucheté de la moelle osseuse en scanner est un autre signe intéressant et spécifique du mécanisme thermique. Le scanner post-mortem est également performant pour la détection des lésions osseuses traumatiques. En revanche, il peut être difficile voire impossible de faire la distinction entre les deux mécanismes lorsque les corps sont carbonisés de façon extensive et parfois à l’état de restes osseux. Conclusion : le scanner post-mortem nous parait très intéressant pour l’exploration des brûlures osseuses. Les lésions thermiques de l’os ont en effet une sémiologie scanographique spécifique, différente en plusieurs points de la pathologie osseuse traumatique. Il nous paraît donc indispensable que ces connaissances soient maîtrisées par le radiologue expert en médecine légale afin d’établir un compte-rendu précis, permettant d’orienter le médecin légiste lors de l’autopsie et de mieux cibler les prélèvements osseux pertinents à réaliser.
Discipline : Médecine (radiodiagnostic et imagerie médicale)
Couverture : FR