Auteur(s) : Dahan-Lévy Aurélie
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2022

Description : Médecine (médecine et santé au travail), L'essor des technologies numériques a vu émerger de nouveaux risques professionnels et une nouvelle forme de travail, le télétravail. Initialement peu répandu en France, son développement a été précipité par la crise sanitaire COVID-19. Dans ce contexte anxiogène et générateur de syndromes dépressifs, le télétravail s’est accompagné de modifications des conditions de travail, pouvant impacter la santé des salariés. Les objectifs de ce travail étaient d’évaluer et de comparer les conditions de travail et l’état de santé physique et psychique des travailleurs sur écran exposés ou non au télétravail, pendant la crise sanitaire. Une enquête transversale a été réalisée entre juin et juillet 2021 auprès des salariés d’une entreprise du secteur bancaire ayant très peu d’expérience du télétravail avant la crise sanitaire. Un auto-questionnaire en ligne a été diffusé aux salariés travaillant sur écran au moins 4 heures par jour. Les questions portaient sur leur situation personnelle et professionnelle, leurs conditions de travail et leur état de santé : douleurs ostéo-articulaires (questionnaire Nordique), symptômes dépressifs perçus (PHQ9) et suspicion d’anxiété (GAD7). En cas de pratique du télétravail un jour par semaine ou plus les répondants étaient inclus au groupe télétravail. Des analyses statistiques univariées et multivariées ont été effectuées sous Excel et Stata MP 15.Ont été inclus dans l’étude 442 répondants dont 186 (42%) télétravailleurs. Les résultats retrouvaient qu’ils étaient globalement moins bien équipés en matériel que les non-télétravailleurs mais l’ergonomie à leur poste de télétravail était plus satisfaisante que pour les non-télétravailleurs. Les télétravailleurs avaient une meilleure perception que les non-télétravailleurs concernant leur équilibre entre vie personnelle et travail, les relations entre collaborateurs et l’organisation du travail. Ils étaient moins touchés que les non-télétravailleurs par les rachialgies dorso-lombaires, qui diminuaient significativement avec un télétravail intensif (OR : 0,42 [0,19 ; 0,95]). Les douleurs des membres supérieurs étaient très fréquentes dans les deux populations sans différence significative. Les symptômes de dépression perçus et la suspicion de troubles anxieux étaient moins fréquents parmi les télétravailleurs. Les symptômes de dépression perçus étaient significativement limités en cas de bonne conciliation entre vie personnelle et professionnelle (OR : 0,48 [0,27 ; 0,85]). De manière significative, la suspicion de troubles anxieux augmentait avec un travail perçu comme exigeant (OR : 3,18 [1,86 ; 5,44]) et une charge de travail moins importante qu’à l’ordinaire et diminuait avec l’augmentation de l’âge et un sentiment de soutien hiérarchique (OR : 0,30 [0,18 ; 0,50]). Ces résultats sont discordants avec la littérature relative au télétravail en période de crise sanitaire. Les télétravailleurs de l’entreprise étudiée ont bénéficié d’un impact globalement positif du télétravail sur leur santé physique et psychique pendant la crise sanitaire. Certaines conditions de travail corrélées aux données de santé devront faire l’objet d’une attention particulière lors du suivi en santé au travail. Des axes d’amélioration ont pu être proposées à l’entreprise., Thèses et écrits académiques
Mots-clés libres : Télétravail, 614, Lecture sur écran, Covid-19
Couverture : FR