Auteur(s) : Delhumeau, Roxane
Directeur(s) : Yannick Schmitt
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2023

Résumé(s) : Introduction : La violence dans les relations intimes (VRI) des jeunes est un problème de santé publique reconnu et particulièrement étudié aux Etats-Unis et Canada. Elle alerte par sa fréquence et ses conséquences sur la santé physique, mentale mais aussi par une augmentation du risque de revictimisation ultérieur. Bien qu'en France le jeune âge soit reconnu comme facteur de risque de violences conjugales par la HAS, il existe très peu d'études spécifiques à cette population. Matériels et Méthodes : Une étude monocentrique observationnelle a été réalisée entre décembre 2020 et mars 2021 par auto-questionnaires envoyés par mail aux étudiants de l'Université de Strasbourg. L'objectif principal était de réaliser un état des lieux et de déterminer les principales caractéristiques de ces violences. Résultats : Parmi les 7431 réponses analysées, 18,4% des étudiants déclaraient spontanément avoir déjà subi des violences au sein de leurs relations intimes et 77,4% signalaient avoir vécu au moins un fait de violence selon les critères du violentomètre. Les étudiantes, étudiants non binaires et minorités sexuelles apparaissaient comme étant particulièrement à risque de victimisation. 4 étudiants sur 10 estimaient ne pas avoir été sensibilisés au sujet et près de 3 étudiants sur 10 ayant vécu des violences ou s'étant interrogés, répondaient n'en avoir parlé à personne. Parmi ceux en ayant parlé, c'était en grande majorité à leurs amis qu'ils s'étaient adressés (62,9%). 29,8% des étudiants ont pu identifier avoir subi des violences, qu'ils n'avaient pas identifiées auparavant, grâce au violentomètre. Conclusion : Il existe une grande divergence entre les taux de violence déclarée spontanément par les étudiants et leurs réponses selon les critères du violentomètre, témoignant entre autres d'une banalisation des violences chez les jeunes qui manquent de prévention. Face à l'ampleur des VRI chez les jeunes, le violentomètre constitue un excellent outil de sensibilisation, bien accepté par les étudiants, qui pourrait être facilement utilisé dans le milieu médical, universitaire mais aussi pour la prévention des adolescents, Background : Intimate Partner Violence (IPV) amongst young people is a public health problem which is particularly well researched in the USA and Canada. The findings of the research highlight the alarming frequency with which IPV occurs and its consequences on physical and mental health, as well as increasing the risk of future IPV victimisation. Although in France, the "Haute Autorité de Santé" (French Institution of Health) recognises young age as an IPV risk factor, there is a lack of specific studies on the topic. Method : An observational monocentric study was conducted between December 2020 and March 2021. Students at the University of Strasbourg were sent a questionnaire via email and invited to participate in the study. The main objective of this study was to take stock of the current state of the IPV situation and to determine the main characteristics of IPV. Results: Amongst the 7,431 completed questionnaires, 18.4% of the students self-reported IPV victimisation in their lives and 77.4% experienced at least one instance of IPV, as defined by the "violentomètre" criteria. Female students, non-binary students and sexual minorities appeared to have a higher risk of victimisation. 4 out of 10 students reported that they had never been offered prevention programs on the topic. Amongst those who reported being victims of IPV or questioned whether they were, 3 out of 10 stated they had never talked about it to anyone. Amongst those who did talk to someone about their experience of IPV, the majority spoke to their friends (62,9%). 29,8% of the students responding to the survey identified types of violence in the "violentomètre" they had been a victim of and which they weren't aware of before. Conclusion: We found a significant difference between the rates of self-reported IPV victimisation compared to the rates based on the IPV "violentomètre" criteria. One of the main reasons is the normalization of IPV amongst the youth who lack access to prevention programs. In light of the prevalence of IPV amongst students, the "violentomètre" is an effective tool to support prevention and is also well received by students. It could easily be implemented in the health sector, in universities and be a preventive tool for teenagers
Discipline : Médecine (médecine générale)
Mots-clés libres : Violence conjugale, Étudiants, violence dans les relations intimes, violentomètre, 610
Couverture : FR