Auteur(s) : Nasseri, Mohamed
Directeur : Stéphanie Deboscker
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2023

Description : Médecine (santé publique), Introduction : La maitrise de l'impact des rapatriements sanitaires sur la propagation des bactéries hautement résistantes aux antibiotiques est un enjeu crucial dans le contexte de la mondialisation des voyages et de la mobilité des patients. Cette étude vise à examiner les aspects organisationnels, microbiologiques et épidémiologiques de cette problématique. Matériel et méthodes : Notre étude adopte une approche rétrospective, observationnelle, descriptive et analytique, à caractère monocentrique. Elle vise à collecter et analyser des données concernant les rapatriements sanitaires de patients potentiellement porteurs de bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRe) aux hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) entre 2014 et 2022. L'objectif est d'évaluer le processus instauré depuis 2012 en France pour ces rapatriements. Les informations principales ont été extraites des échanges électroniques entre l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est et les HUS présents dans les archives de la messagerie de l'équipe opérationnelle d'hygiène hospitalière (EOH). Les résultats des analyses des frottis rectaux effectués à l'admission des patients rapatriés, documentés à partir des données fournies par le laboratoire de bactériologie, ont également été étudiés. Résultats : L’étude a englobé 153 patients. La majorité des patients était rapatriée des pays du pourtour méditerranéen. Les résultats indiquent que dans 80 % des cas, l’EOH a été informée préalablement par l’ARS, 62 % des patients ont été pris en charge en précautions complémentaires de type contact, et 73 % ont bénéficié d’un dépistage à la recherche de BHRe par frottis rectal à l’admission. Ces dépistages ont mis en évidence 26 patients porteurs de BHRe (18,4 %) mais aucun cas secondaire n'a été observé. L'analyse microbiologique a identifié la présence de 19 cas (13,5 %) d’entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC) et 9 cas (6,3 %) d’entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG), avec des variations de fréquence au fil des années. Plus spécifiquement, les EPC ont été plus fréquemment détectées chez les patients rapatriés de Turquie et du Maroc. Conclusion : Le circuit de prise en charge des patients rapatriés vers les HUS démontre une mise en œuvre bien établie, en conformité avec les directives de la Direction Générale de la Santé et les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique. Cependant, des améliorations sont encore possibles. Une étude plus large de ce circuit avec d’autres établissements de santé pourrait participer à l'optimisation de la communication entre les différentes institutions de santé., Introduction : Managing the impact of medical repatriations on the spread of highly antibiotic-resistant bacteria is a crucial issue in the context of globalization of travel and patient mobility. This study aims to examine the organizational, microbiological, and epidemiological aspects of this problem. Materials and Methods : Our study takes a retrospective, observational, descriptive, and analytical approach, with a single-center focus. It aims to collect and analyze data concerning medical repatriations of potentially antibiotic-resistant emerging bacteria (MDR) patients to the University Hospitals of Strasbourg (HUS) between 2014 and 2022. The objective is to assess the process established in France since 2012 for these repatriations. The main information was extracted from electronic exchanges between the Regional Health Agency (ARS) of Grand Est and HUS, archived in the hospital hygiene operational team (EOH) messaging system. The results of rectal swab analyses performed on admission of repatriated patients, documented from data provided by the bacteriology laboratory, were also studied. Results : The study included 153 patients. The majority of patients were repatriated from Mediterranean countries. The results indicate that in 80% of cases, EOH was informed in advance by ARS, 62% of patients were managed with additional contact precautions, and 73% underwent screening for MDR using rectal swabs upon admission. These screenings identified 26 MDR carriers (18.4%), but no secondary cases were observed. Microbiological analysis identified the presence of 19 cases (13.5%) of carbapenemase-producing Enterobacteriaceae (CPE) and 9 cases (6.3%) of glycopeptide-resistant Enterococcus (GRE), with variations in frequency over the years. Specifically, CPE was more frequently detected in patients repatriated from Turkey and Morocco. Conclusion : The patient repatriation process to HUS demonstrates a well-established implementation in compliance with the guidelines of the Directorate General of Health and recommendations of the High Council of Public Health. However, there is room for improvement. A broader study of this process involving other healthcare institutions could contribute to optimizing communication between different healthcare institutions., Thèses et écrits académiques
Mots-clés libres : Transport sanitaire, Résistance aux antibiotiques, Résistance aux médicaments, Politique de santé, RAPASAN, 610
Couverture : FR