Auteur(s) : Peyrat, Jean
Directeur(s) : Luc Bilger
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2023

Résumé(s) : La prise en charge des patients atteints de sepsis est un enjeu de santé publique tant sur le plan de la morbi-mortalité que sur le coût que peuvent représenter des hospitalisations souvent prolongées. Les dernières recommandations d’experts de la Surviving Sepsis Campaign de 2021 mettent l’accent sur la reconnaissance précoce du sepsis et sa prise en charge initiale dans des délais courts afin de diminuer la morbimortalité et son coût pour les systèmes de santé. Actuellement, le SAMU joue un rôle central dans les prises en charge médicales urgentes. La question se pose si la détection précoce du sepsis et du choc septique par le SAMU pourrait accélérer leur prise en charge préhospitalière et hospitalière. L’objectif principal de notre étude est de savoir si l’utilisation du score de NEWS préhospitalier peut être fiable dans la reconnaissance des patients « septiques graves » hospitalisés en Service d’Accueil des Urgences puis en réanimation pour sepsis ou choc septique. Méthode : Étude observationnelle rétrospective portant sur les années 2021 et 2022 au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Les critères d’inclusions étaient tout patients majeurs admis en réanimation pour sepsis ou choc septique en ayant bénéficié d’une régulation par le SAMU 67 avec engagement d’un moyen de secours. Résultat : Cent soixante-quatorze patients ont été inclus, 29,3% étaient atteints de sepsis et 70,7% de choc septique. Dans cette population, 93% des patients avaient un score de NEWS ≥ 5 dès le préhospitalier. Parmi les patients suspects d’infection en préhospitalier, 94,8% avaient un score de NEWS ≥ 5. Le délai moyen de passage aux urgences avant admission en réanimation était de 6,54 heures (± 5,03) avec un délai moyen d’administration de l’antibiothérapie de 3,98 heures (± 2,74). L’analyse multivariée a mis en évidence l’absence de différence significative dans les délais de prise en charge entre un sepsis et un choc septique, que ce soit sur le temps d’administration de l’antibiothérapie (p=0,57) ou le délai de prise en charge complet (p=0,36), prélèvements et antibiothérapie. En revanche, nous avons retrouvé un lien entre la présence d’un Shock index (PAS/FC) > 1 en préhospitalier et la survenue d’un choc septique au décours (p=0,03). Enfin, la proportion de décès au sein de l’étude était de 29,3%. Conclusion : Dans notre étude portant sur des patients « septiques graves », le score de NEWS préhospitalier semble être fiable dans la détection précoce du sepsis. D’autres études prospectives sur une population plus large sont cependant nécessaires pour valider ce score au sein des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
Discipline : Médecine (médecine d'urgence)
Couverture : FR