Évaluation de la mesure de la pression transcutanée en CO2 en condition d’apnée sous oxygénothérapie à haut débit dans un modèle porcin:Thèse présentée pour le diplôme d'État de docteur en médecine. Diplôme d'État mention : anesthésie-réanimation
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Wacht, Guillaume
Directeur : Pierre Diemunsch
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2023
Description : Médecine (anesthésie-réanimation), Introduction : L’emploi de l’oxygénation à haut débit (OHD) pendant l’induction anesthésique et l’intubation permet de retarder la désaturation lors de cette phase d’apnée. De plus cette méthode d’oxygénation permet au chirurgien d’accéder aux voies aériennes supérieurs sans être limité par la sonde d’intubation. Alors que l’oxygénation à haut débit en apnée permet le maintien de la saturation en O2 dans des valeurs normales, elle est associée à une accumulation de CO2 ; de ce fait, la surveillance de la capnie lors des phases d’apnée et à leurs décours doit être accrue. La mesure de l’ETCO2 est impossible lors de l’apnée et la méthode standard est celle de la mesure de la PaCO2 par analyse des gaz du sang artériel, méthode invasive puisqu’elle fait appel soit à un cathéter artériel soit à des ponctions artérielles répétées. La mesure de la pression transcutanée en CO2 (PtcCO2) est non invasive, fournit des données continues, mais la corrélation avec la PaCO2 n’est pas parfaite. Le but de cette étude est de vérifier la validité de la PtcCO2 au cours d’apnées successives sous OHD dans un modèle porcin. Méthodes : Avec l’approbation du comité d’éthique de l’institution, nous avons placé sous anesthésie générale et intubé trois cochons d’un poids moyen de 30 kg. Les paramètres initiaux de ventilation mécaniques étaient ajustés pour maintenir une ETCO2 entre 35 et 45 mmHg. Un cathéter artériel fémoral était inséré pour le prélèvement des échantillons sanguins. Le monitorage comprend au total la saturation pulsée en O2, la fréquence cardiaque, l’ORI, l’ETCO2, la PtcCO2 et la pression artérielle invasive. Les valeurs initiales étaient recueillies après 30 minutes de ventilation classique. Les différents paramètres monitorés, ainsi qu’une gazométrie artérielle, étaient recueillis au début et la fin de différentes phases d’apnées en alternance avec des périodes de reprise de la ventilation mécanique classique comme suit : ventilation classique, apnée conventionnelle avec débit libre de 5 L/min d’O2 à 100% du gaz frais, nouvelle période de ventilation classique puis trois périodes d’apnée sous OHD sur sonde d’intubation avec un débit d’O2 à 70 L/min en alternance chacune avec deux périodes de reventilation classique. Chaque période a une durée fixée à 15 minutes. Il est prévu de stopper l’apnée si apparition d’une désaturation définie par une SpO2 inférieure ou égale à 92%. La période de reventilation était prolongée si nécessaire pour ramener l’ETCO2 entre 35 et 45 mmHg. Résultats : Ce sont au total 12 apnées qui ont été réalisées chez trois cochons. Toutes les apnées classiques ont dû être interrompues après environ 5 minutes chacune en raison d’une désaturation. Pour un animal, l’apnée sous OHD a dû être interrompue précocement à chaque reprise en raison d’une désaturation également. La PtcCO2 était systématiquement et significativement inférieure à la PaCO2 en fin d’apnée. On constate une hausse continue de la PtcCO2 en apnée avec une première phase d’ascension rapide puis une phase d’ascension plus lente. De plus, après 3 OHD puis reventilation pendant 15 minutes, la PaCO2 était significativement supérieure à la PaCO2 initiale, et ce malgré normalisation de l’ETCO2. Discussion : Il apparait que l’apnée sous OHD permet le maintien de l’oxygénation pour des durées nettement supérieures à celles lors de l’apnée conventionnelle dans des conditions de sécurité apparente. L’importante différence entre PtcCO2 et PaCO2 met en évidence un gradient entre le CO2 artériel et le CO2 périphérique évalué par la PtcCO2 en condition d’apnée. Ce gradient disparait en situation d’équilibre, c’est-à-dire à la reprise de la ventilation mécanique conventionnelle. Le tracé de PtcCO2 montre deux phases distinctes lors de l’AOHD : une première phase d’ascension rapide : pendant les 5 premières minutes d’apnée, puis une phase de hausse de la capnie plus lente. De plus, la PaCO2 a augmenté significativement au cours de l’expérimentation malgré normalisation de l’ETCO2 : une reventilation prolongée semble nécessaire à l’évacuation du CO2 dont les stocks sont imparfaitement évalués par l’ETCO2 et la PtcCO2., Introduction : Nasal High Flow Apneic Oxygenation (HFAO) during the induction / intubation phase of anesthesia has been reported to delay the occurrence of desaturation. HFAO may also be delivered via a dedicated connector on an endotracheal tube (ETT).While HFAO has been shown to maintain SpO2 normal, it is associated with CO2 accumulation, mandating the monitoring of CO2 levels should the apneic phase be extended. ETCO2 measurement is not appropriate with HFAO and an arterial line for arterial blood gas (ABG) analysis is not always available. Transcutaneous CO2 pressure (PtcCO2) monitoring is convenient, non-invasive, but the correlation with ABG is not perfect. The aim of this study is to investigate the validity of PtcCO2 in the setting of repeated HFAO periods in a pig model. Methods :With institutional animal ethics committee approval, four 26kg Large White pigs underwent standardized general anaesthetisia with endotracheal intubation. Ventilation was adjusted to keep ETCO2 between 35 and 45 mmHg. In addition to the usual monitoring, ABG samples were analysed on site and a PtcCO2 probe was applied. Baseline values were recorded after a first 30 min ventilation period. Simultaneous ABG and PtcCO2 measurements were compared at the beginning and end of four consecutive apnea episodes applied as follows : one conventional apneic oxygenation (CAO) without HFAO : the ETT was connected to the ventilation circle, with 5L/min of fresh O2 supplied and the APL valve fully open. Three successive apneas with HFAO applied using a tracheostomy interface connected to the ETT and supplied with 70L/min of heated, humidified O2. Each apnea episode was maintained for 15 minutes, or stopped if SpO2 dropped below 92%, and then followed with a 15 min reventilating period with the aim of return to baseline ETCO2 and SpO2 levels. Results : Twelve apneas were performed in 3 animals. All CAO had to be ended due to SpO2 decrease beyond 92%, and the three HFAO for one animal had to be stopped due to SpO2 decrease too. During these experimental apneas, the PtcCO2 values over time were lower than the PaCO2 values. The PtcCO2 traces consistently display two distinct phases : in the first 5 min the PtcCO2 rise is fast, thereafter the rate of rise of PtcCO2 is slower. Discussion :The PtcCO2 values over time, were lower than the PaCO2, consistent with results from other groups. During CAO, SpO2 fell to 92% after 4,7 +/-1,5 min with a rise of PtcCO2 of 1,7 mmHg/min. In the subsequent 3 apneas with HFAO the time needed for SpO2 to fall to 92% was much longer. The initial PtcCO2 and PaCO2 rose with each successive apnea with HFAO. The 15 min reventilation were insufficient to clear the CO2 accumulated during the previous HFAO period. In procedures involving repeated apneas PtcCO2 may not reflect the amount of CO2 stored. The early apneas may also have caused lung damage, sufficient to affect hematosis in the subsequent ones. Conclusion : In successive apneas with HFAO, the final PtcCO2 were consistently lower than the PaCO2. Caution should be used if estimating PaCO2 values from PtcCO2 readings., Thèses et écrits académiques
Mots-clés libres : Apnée, Dioxyde de carbone, Oxygénation hyperbare, Gaz du sang, CO2 transcutané, 610
Couverture : FR
Directeur : Pierre Diemunsch
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2023
Description : Médecine (anesthésie-réanimation), Introduction : L’emploi de l’oxygénation à haut débit (OHD) pendant l’induction anesthésique et l’intubation permet de retarder la désaturation lors de cette phase d’apnée. De plus cette méthode d’oxygénation permet au chirurgien d’accéder aux voies aériennes supérieurs sans être limité par la sonde d’intubation. Alors que l’oxygénation à haut débit en apnée permet le maintien de la saturation en O2 dans des valeurs normales, elle est associée à une accumulation de CO2 ; de ce fait, la surveillance de la capnie lors des phases d’apnée et à leurs décours doit être accrue. La mesure de l’ETCO2 est impossible lors de l’apnée et la méthode standard est celle de la mesure de la PaCO2 par analyse des gaz du sang artériel, méthode invasive puisqu’elle fait appel soit à un cathéter artériel soit à des ponctions artérielles répétées. La mesure de la pression transcutanée en CO2 (PtcCO2) est non invasive, fournit des données continues, mais la corrélation avec la PaCO2 n’est pas parfaite. Le but de cette étude est de vérifier la validité de la PtcCO2 au cours d’apnées successives sous OHD dans un modèle porcin. Méthodes : Avec l’approbation du comité d’éthique de l’institution, nous avons placé sous anesthésie générale et intubé trois cochons d’un poids moyen de 30 kg. Les paramètres initiaux de ventilation mécaniques étaient ajustés pour maintenir une ETCO2 entre 35 et 45 mmHg. Un cathéter artériel fémoral était inséré pour le prélèvement des échantillons sanguins. Le monitorage comprend au total la saturation pulsée en O2, la fréquence cardiaque, l’ORI, l’ETCO2, la PtcCO2 et la pression artérielle invasive. Les valeurs initiales étaient recueillies après 30 minutes de ventilation classique. Les différents paramètres monitorés, ainsi qu’une gazométrie artérielle, étaient recueillis au début et la fin de différentes phases d’apnées en alternance avec des périodes de reprise de la ventilation mécanique classique comme suit : ventilation classique, apnée conventionnelle avec débit libre de 5 L/min d’O2 à 100% du gaz frais, nouvelle période de ventilation classique puis trois périodes d’apnée sous OHD sur sonde d’intubation avec un débit d’O2 à 70 L/min en alternance chacune avec deux périodes de reventilation classique. Chaque période a une durée fixée à 15 minutes. Il est prévu de stopper l’apnée si apparition d’une désaturation définie par une SpO2 inférieure ou égale à 92%. La période de reventilation était prolongée si nécessaire pour ramener l’ETCO2 entre 35 et 45 mmHg. Résultats : Ce sont au total 12 apnées qui ont été réalisées chez trois cochons. Toutes les apnées classiques ont dû être interrompues après environ 5 minutes chacune en raison d’une désaturation. Pour un animal, l’apnée sous OHD a dû être interrompue précocement à chaque reprise en raison d’une désaturation également. La PtcCO2 était systématiquement et significativement inférieure à la PaCO2 en fin d’apnée. On constate une hausse continue de la PtcCO2 en apnée avec une première phase d’ascension rapide puis une phase d’ascension plus lente. De plus, après 3 OHD puis reventilation pendant 15 minutes, la PaCO2 était significativement supérieure à la PaCO2 initiale, et ce malgré normalisation de l’ETCO2. Discussion : Il apparait que l’apnée sous OHD permet le maintien de l’oxygénation pour des durées nettement supérieures à celles lors de l’apnée conventionnelle dans des conditions de sécurité apparente. L’importante différence entre PtcCO2 et PaCO2 met en évidence un gradient entre le CO2 artériel et le CO2 périphérique évalué par la PtcCO2 en condition d’apnée. Ce gradient disparait en situation d’équilibre, c’est-à-dire à la reprise de la ventilation mécanique conventionnelle. Le tracé de PtcCO2 montre deux phases distinctes lors de l’AOHD : une première phase d’ascension rapide : pendant les 5 premières minutes d’apnée, puis une phase de hausse de la capnie plus lente. De plus, la PaCO2 a augmenté significativement au cours de l’expérimentation malgré normalisation de l’ETCO2 : une reventilation prolongée semble nécessaire à l’évacuation du CO2 dont les stocks sont imparfaitement évalués par l’ETCO2 et la PtcCO2., Introduction : Nasal High Flow Apneic Oxygenation (HFAO) during the induction / intubation phase of anesthesia has been reported to delay the occurrence of desaturation. HFAO may also be delivered via a dedicated connector on an endotracheal tube (ETT).While HFAO has been shown to maintain SpO2 normal, it is associated with CO2 accumulation, mandating the monitoring of CO2 levels should the apneic phase be extended. ETCO2 measurement is not appropriate with HFAO and an arterial line for arterial blood gas (ABG) analysis is not always available. Transcutaneous CO2 pressure (PtcCO2) monitoring is convenient, non-invasive, but the correlation with ABG is not perfect. The aim of this study is to investigate the validity of PtcCO2 in the setting of repeated HFAO periods in a pig model. Methods :With institutional animal ethics committee approval, four 26kg Large White pigs underwent standardized general anaesthetisia with endotracheal intubation. Ventilation was adjusted to keep ETCO2 between 35 and 45 mmHg. In addition to the usual monitoring, ABG samples were analysed on site and a PtcCO2 probe was applied. Baseline values were recorded after a first 30 min ventilation period. Simultaneous ABG and PtcCO2 measurements were compared at the beginning and end of four consecutive apnea episodes applied as follows : one conventional apneic oxygenation (CAO) without HFAO : the ETT was connected to the ventilation circle, with 5L/min of fresh O2 supplied and the APL valve fully open. Three successive apneas with HFAO applied using a tracheostomy interface connected to the ETT and supplied with 70L/min of heated, humidified O2. Each apnea episode was maintained for 15 minutes, or stopped if SpO2 dropped below 92%, and then followed with a 15 min reventilating period with the aim of return to baseline ETCO2 and SpO2 levels. Results : Twelve apneas were performed in 3 animals. All CAO had to be ended due to SpO2 decrease beyond 92%, and the three HFAO for one animal had to be stopped due to SpO2 decrease too. During these experimental apneas, the PtcCO2 values over time were lower than the PaCO2 values. The PtcCO2 traces consistently display two distinct phases : in the first 5 min the PtcCO2 rise is fast, thereafter the rate of rise of PtcCO2 is slower. Discussion :The PtcCO2 values over time, were lower than the PaCO2, consistent with results from other groups. During CAO, SpO2 fell to 92% after 4,7 +/-1,5 min with a rise of PtcCO2 of 1,7 mmHg/min. In the subsequent 3 apneas with HFAO the time needed for SpO2 to fall to 92% was much longer. The initial PtcCO2 and PaCO2 rose with each successive apnea with HFAO. The 15 min reventilation were insufficient to clear the CO2 accumulated during the previous HFAO period. In procedures involving repeated apneas PtcCO2 may not reflect the amount of CO2 stored. The early apneas may also have caused lung damage, sufficient to affect hematosis in the subsequent ones. Conclusion : In successive apneas with HFAO, the final PtcCO2 were consistently lower than the PaCO2. Caution should be used if estimating PaCO2 values from PtcCO2 readings., Thèses et écrits académiques
Mots-clés libres : Apnée, Dioxyde de carbone, Oxygénation hyperbare, Gaz du sang, CO2 transcutané, 610
Couverture : FR
Type : Thèse d'exercice
Format : PDF
Source(s) :
Format : PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/273957082
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-353624
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-353624
Type de ressource : Ressource documentaire