Panniculites éosinophiliques:Thèse présentée pour le diplôme d'État de docteur en médecine. Diplôme d'État mention dermatologie-vénéréologie
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Vourc'h, Élisa
Date de création : 30-06-2023
Résumé(s) : Introduction. La panniculite éosinophilique est une entité rare, dont seul l'examen histopathologique permet de faire le diagnostic. Les objectifs de ce travail consistaient en une revue des maladies associées aux panniculites riches en éosinophiles d'une part, de voir s'il existait un patron suggestif de maladies causales d'autre part, et enfin de déterminer s'il pouvait s'agir d'un tableau anatomoclinique propre, ou s'il s'agissait d'un simple « patron inflammatoire », épiphénomène d'une maladie sous-jacente. Matériel et méthodes. Nous avons réalisé une revue de la littérature des panniculites éosinophiliques, ainsi qu'une étude rétrospective descriptive monocentrique des cas de panniculite éosinophilique soumis au laboratoire d'Histopathologie cutanée de la Clinique Dermatologique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg au cours des vingt dernières années, après double relecture microscopique. Nous avons ensuite classé l'ensemble des cas de la littérature et de l'étude descriptive selon la prédominance lobulaire, septale ou mixte. Pour chaque pattern, nous avons distingué trois groupes : les panniculites nosologiquement caractérisées sur le plan histologique, les panniculites non-caractérisées mais survenant dans un contexte bien défini et les panniculites idiopathiques. Résultats. Nous avons inclus 205 cas de panniculites éosinophiliques dans notre revue et 15 cas dans notre étude. Le ratio femmes/hommes était de 2 et l'âge moyen au moment du diagnostic de 40 ans. Une panniculite lobulaire riche en éosinophiles était rencontrée au cours d'entités histologiquement caractérisées, comme les vascularites, l'érythème induré de Bazin, le lupus érythémateux profond et les hémopathies. En cas de panniculite septale, les diagnostics de morphée profonde, d'érythème noueux et des vascularites étaient assez fréquents. Quand aucun patron histologique caractéristique n'était mis en évidence, les panniculites riches en éosinophiles étaient toutes causées par une gnathostomiase lorsqu'elles étaient lobulaires, avec des lésions migratrices. En cas d'atteinte septale ou mixte, elles étaient d'origine iatrogène (héparine, exénatide, agents de comblement, morphine, drogues), ou infectieuse (VIH, toxocarose, fasciite borrélienne, babésiose, distomatose). Discussion. Dans notre étude, 20% cas de panniculites étaient idiopathiques, alors que les panniculites idiopathiques ne représentaient que 10% des cas de la revue de la littérature, pouvant traduire un biais de publication. Aucun signe physique permettant de rattacher une panniculite éosinophilique à une cause précise ou au contraire à sa nature idiopathique n'a pu être mis en évidence. Conclusions. Au total, une panniculite riche en éosinophiles peut avoir de nombreuses causes. La richesse inhabituelle en polynucléaires éosinophiles ne doit pas remettre en question le diagnostic le diagnostic de panniculite caractérisées sur le plan histopathologique. En l'absence de patron caractéristique et avant de considérer une forme comme idiopathique, devant une panniculite lobulaire, il convient d’écarter une gnathostomiase, dont le caractère migrateur des lésions semble quasi pathognomonique. En cas d'atteinte septale ou mixte, les causes infectieuses et iatrogènes doivent être envisagées., Introduction. Eosinophilic panniculitis is a rare entity, which can only be diagnosed by histopathological examination. The aims of this study were to review the diseases associated with eosinophil-rich panniculitis, to determine whether there was a pattern suggestive of causative diseases and, finally, to determine whether it could be a specific anatomoclinical picture or a simple "inflammatory pattern", an epiphenomenon of an underlying disease. Material and methods. We carried out a review of the literature on eosinophilic panniculitis, as well as a retrospective descriptive monocentric study of eosinophilic panniculitis cases submitted to the Cutaneous Histopathology Laboratory of the Dermatology Clinic of the University Hospitals of Strasbourg over the last twenty years, after double microscopic rereading. We then classified all cases from the literature and the descriptive study according to lobular, septal or mixed predominance. For each pattern, we distinguished three groups: histologically characterized panniculitis, uncharacterized panniculitis occurring in a well-defined context, and idiopathic panniculitis. Results. We included 205 cases of eosinophilic panniculitis in our review and 15 cases in our study. The female-to-male ratio was 2 and the mean age at diagnosis 40 years. Eosinophil-rich lobular panniculitis was encountered in the course of histologically characterized entities, such as vasculitides, Bazin's erythema indurata, profound lupus erythematosus and hemopathies. In the case of septal panniculitis, diagnoses of deep morphea, erythema nodosum and vasculitis were fairly frequent. When no characteristic histological pattern was found, eosinophil-rich panniculitis was all caused by gnathostomiasis when lobular, with migratory lesions. In the case of septal or mixed involvement, they were of iatrogenic origin (heparin, exenatide, filling agents, morphine, drugs), or infectious (HIV, toxocariasis, borrelian fasciitis, babesiosis, distomatosis). Discussion. In our study, 20% of panniculitis cases were idiopathic, whereas idiopathic panniculitis accounted for only 10% of cases in the literature review, possibly reflecting a publication bias. We were unable to identify any physical signs that would enable us to attribute eosinophilic panniculitis to a specific cause, or, on the contrary, to its idiopathic nature. Conclusions. All in all, eosinophil-rich panniculitis can have many causes. Unusually high eosinophil counts should not call into question the diagnosis of histopathologically characterized panniculitis. In the absence of a characteristic pattern, and before considering a form as idiopathic, when faced with lobular panniculitis, it is advisable to rule out gnathostomiasis, whose migratory nature of the lesions seems almost pathognomonic. In the case of septal or mixed involvement, infectious and iatrogenic causes should be considered.
Discipline : Médecine (dermatologie-vénéréologie)
Date de création : 30-06-2023
Résumé(s) : Introduction. La panniculite éosinophilique est une entité rare, dont seul l'examen histopathologique permet de faire le diagnostic. Les objectifs de ce travail consistaient en une revue des maladies associées aux panniculites riches en éosinophiles d'une part, de voir s'il existait un patron suggestif de maladies causales d'autre part, et enfin de déterminer s'il pouvait s'agir d'un tableau anatomoclinique propre, ou s'il s'agissait d'un simple « patron inflammatoire », épiphénomène d'une maladie sous-jacente. Matériel et méthodes. Nous avons réalisé une revue de la littérature des panniculites éosinophiliques, ainsi qu'une étude rétrospective descriptive monocentrique des cas de panniculite éosinophilique soumis au laboratoire d'Histopathologie cutanée de la Clinique Dermatologique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg au cours des vingt dernières années, après double relecture microscopique. Nous avons ensuite classé l'ensemble des cas de la littérature et de l'étude descriptive selon la prédominance lobulaire, septale ou mixte. Pour chaque pattern, nous avons distingué trois groupes : les panniculites nosologiquement caractérisées sur le plan histologique, les panniculites non-caractérisées mais survenant dans un contexte bien défini et les panniculites idiopathiques. Résultats. Nous avons inclus 205 cas de panniculites éosinophiliques dans notre revue et 15 cas dans notre étude. Le ratio femmes/hommes était de 2 et l'âge moyen au moment du diagnostic de 40 ans. Une panniculite lobulaire riche en éosinophiles était rencontrée au cours d'entités histologiquement caractérisées, comme les vascularites, l'érythème induré de Bazin, le lupus érythémateux profond et les hémopathies. En cas de panniculite septale, les diagnostics de morphée profonde, d'érythème noueux et des vascularites étaient assez fréquents. Quand aucun patron histologique caractéristique n'était mis en évidence, les panniculites riches en éosinophiles étaient toutes causées par une gnathostomiase lorsqu'elles étaient lobulaires, avec des lésions migratrices. En cas d'atteinte septale ou mixte, elles étaient d'origine iatrogène (héparine, exénatide, agents de comblement, morphine, drogues), ou infectieuse (VIH, toxocarose, fasciite borrélienne, babésiose, distomatose). Discussion. Dans notre étude, 20% cas de panniculites étaient idiopathiques, alors que les panniculites idiopathiques ne représentaient que 10% des cas de la revue de la littérature, pouvant traduire un biais de publication. Aucun signe physique permettant de rattacher une panniculite éosinophilique à une cause précise ou au contraire à sa nature idiopathique n'a pu être mis en évidence. Conclusions. Au total, une panniculite riche en éosinophiles peut avoir de nombreuses causes. La richesse inhabituelle en polynucléaires éosinophiles ne doit pas remettre en question le diagnostic le diagnostic de panniculite caractérisées sur le plan histopathologique. En l'absence de patron caractéristique et avant de considérer une forme comme idiopathique, devant une panniculite lobulaire, il convient d’écarter une gnathostomiase, dont le caractère migrateur des lésions semble quasi pathognomonique. En cas d'atteinte septale ou mixte, les causes infectieuses et iatrogènes doivent être envisagées., Introduction. Eosinophilic panniculitis is a rare entity, which can only be diagnosed by histopathological examination. The aims of this study were to review the diseases associated with eosinophil-rich panniculitis, to determine whether there was a pattern suggestive of causative diseases and, finally, to determine whether it could be a specific anatomoclinical picture or a simple "inflammatory pattern", an epiphenomenon of an underlying disease. Material and methods. We carried out a review of the literature on eosinophilic panniculitis, as well as a retrospective descriptive monocentric study of eosinophilic panniculitis cases submitted to the Cutaneous Histopathology Laboratory of the Dermatology Clinic of the University Hospitals of Strasbourg over the last twenty years, after double microscopic rereading. We then classified all cases from the literature and the descriptive study according to lobular, septal or mixed predominance. For each pattern, we distinguished three groups: histologically characterized panniculitis, uncharacterized panniculitis occurring in a well-defined context, and idiopathic panniculitis. Results. We included 205 cases of eosinophilic panniculitis in our review and 15 cases in our study. The female-to-male ratio was 2 and the mean age at diagnosis 40 years. Eosinophil-rich lobular panniculitis was encountered in the course of histologically characterized entities, such as vasculitides, Bazin's erythema indurata, profound lupus erythematosus and hemopathies. In the case of septal panniculitis, diagnoses of deep morphea, erythema nodosum and vasculitis were fairly frequent. When no characteristic histological pattern was found, eosinophil-rich panniculitis was all caused by gnathostomiasis when lobular, with migratory lesions. In the case of septal or mixed involvement, they were of iatrogenic origin (heparin, exenatide, filling agents, morphine, drugs), or infectious (HIV, toxocariasis, borrelian fasciitis, babesiosis, distomatosis). Discussion. In our study, 20% of panniculitis cases were idiopathic, whereas idiopathic panniculitis accounted for only 10% of cases in the literature review, possibly reflecting a publication bias. We were unable to identify any physical signs that would enable us to attribute eosinophilic panniculitis to a specific cause, or, on the contrary, to its idiopathic nature. Conclusions. All in all, eosinophil-rich panniculitis can have many causes. Unusually high eosinophil counts should not call into question the diagnosis of histopathologically characterized panniculitis. In the absence of a characteristic pattern, and before considering a form as idiopathic, when faced with lobular panniculitis, it is advisable to rule out gnathostomiasis, whose migratory nature of the lesions seems almost pathognomonic. In the case of septal or mixed involvement, infectious and iatrogenic causes should be considered.
Discipline : Médecine (dermatologie-vénéréologie)
Mots-clés libres :
Couverture : FR
- Éosinophilie
- Panniculite
- Gnathostomose
- nodules hypodermiques
- 610
Type : Thèse d'exercice, These d'exercice Unistra
Format : PDF
Source(s) :
Format : PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/274559870
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-355234
Type de ressource : Ressource documentaire

Identifiant : ecrin-ori-355234
Type de ressource : Ressource documentaire