Auteur(s) : Pinheiro Alves, Henrique
Directeur(s) : Buchmann, Chloé, Basso, Anita
Composante : SAGEFEM
Date de création : 30-06-2023

Résumé(s) : Introduction : Suite une directive européenne portant sur l’égalité de traitement entre hommes et femmes dans la sphère professionnelle, les hommes ont pu accéder, à partir de 1982, à la profession de sage-femme. Malgré cette ouverture aux hommes, le métier de sage-femme demeure intrinsèquement féminin. Bien qu’aujourd’hui, la légitimité des hommes semble incontestable, leur place au sein du métier ainsi que leur acceptation par certains professionnels et certaines patientes témoignent de tensions entre cet univers féminin et le genre de ces professionnels. Notre étude a pour but d’analyser les représentations du métier que se font ces hommes, mais également de comprendre comment leur arrivée a modifié les pratiques professionnelles. Méthode : Une étude qualitative avec un recueil de données via des entretiens individuels semi-directifs menés de décembre 2021 à août 2022 a été réalisée auprès de sept hommes exerçant en Alsace, en milieu hospitalier universitaire ou régional ainsi qu’en cabinet libéral. Les verbatim ont été transcrits, codés et étudiés par le biais d’une analyse de contenu. Au fil de celle-ci, nos observations ont été confrontées aux données de la littérature. Résultats : L’analyse des entretiens a montré qu’il s’agissait pour la plupart des interviewés d’un choix professionnel inopiné, sans notion de vocation, n’ayant pas de connaissances antérieures du métier. Ils se représentent la profession au travers de la dimension d’accompagnement. Cette étude souligne l’existence d’une identité professionnelle mouvante alternant entre le « care » et le « cure » fondée sur le statut médical de la sage-femme. Malgré un traitement d’exception et un sentiment d’occuper une place privilégiée dans un métier socialement valorisé, le refus par les patientes est décrit comme le plus grand obstacle à l’exercice professionnel. Ils n’ont fait aucune mention de difficultés associées à leur genre vis-à-vis de leur hiérarchie. Toutefois, la période de formation est décrite comme une première difficulté d’intégration dans le métier. L’autonomie professionnelle a une grande importance pour eux ; elle permet de légitimer leur place. Ils réfutent le genre féminin comme prérequis à l’exercice professionnel et mettent en place des stratégies pour désamorcer les tensions de genre. Conclusion : L’homme sage-femme reste encore marqué par son caractère atypique. Sa présence permet de questionner l’imaginaire collectif d’une profession majoritairement féminine. L’inversion du genre ne semble pas être une tendance dans ce métier et la mixité se dégage comme une des voies à l’intégration de ces professionnels
Discipline : Médecine
Mots-clés libres : Profession de sage-femme, Représentation professionnelle, Identité de genre, inversion du genre, 618
Couverture : FR