Transfusion plaquettaire en chirurgie cardiaque : une fatalité ? : thèse présentée pour le diplôme d'Etat de docteur en médecine : diplôme d'Etat mention D.E.S. anesthésie et réanimation
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Frederic, Bernard
Directeur(s) : Delabranche, Xavier
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2024
Résumé(s) : Introduction : La chirurgie cardiaque est associée à un risque élevé de saignement tant du fait des pathologies traitées (en particulier ischémiques et thrombotiques) que de la nécessité d’une circulation extracorporelle nécessitant anticoagulation, hémodilution et hémolyse. La gestion personnalisée du capital sanguin est surtout axée sur la transfusion érythrocytaire alors que la transfusion plaquettaire reste fréquente et nécessite de mieux appréhender ses modalités. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective réalisée à au CHU de Strasbourg incluant les patients de chirurgie cardiaque entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2019 à l’exclusion des patients mineurs, recevant une transplantation cardiaque ou un dispositif d’assistance circulatoire temporaire (ECMO) ou longue durée. Résultats principaux et discussion : Au total 1284 patients ont été inclus. Parmi eux, 540 (42,1 %) ont été transfusés d’au moins un concentré plaquettaire (au bloc opératoire et/ou au cours des 24 premières heures en réanimation) et 743 (57,9 %) ne l’ont pas été. L’indication de transfusion était laissée à la discrétion de l’anesthésiste-réanimateur au bloc ou en réanimation et fondée essentiellement sur la présence d’un saignement clinique. En fonction du type de chirurgie, l’incidence de la transfusion varie de 25 % (valve aortique isolée) à 60 % (chirurgie complexe) – voire 100 % dans le cas des dissections aortiques. Certains facteurs associés sont communs et non modifiables : chirurgie redux ou en urgence, durée de CEC > 120 min. alors que deux facteurs ressortent en analyse multivariée sur lesquels il serait possible d’agir en pré- et peropératoire : l’antiagrégation et l’hypothermie modérée (32-34°C). Près de la moitié des patients recevant une transfusion plaquettaire ont pris leur traitement la veille ou le jour de la chirurgie et – malgré l’arrêt d’une molécule depuis 5 à 7 jours – la double antiagrégation est fortement associé au risque transfusionnel. Un arrêt de toute antiagrégation pendant 3 jours semble associée à une réduction de la transfusion plaquettaire sans majoration du risque thrombotique. Enfin, l’hypothermie modérée ne devrait être utilisée qu’en cas de cardioplégie difficile – en dehors des cas d’hypothermie profonde pour chirurgie de la crosse avec arrêt circulatoire. Conclusion : L’antiagrégation plaquettaire est un facteur de risque majeur de transfusion plaquettaire au cours de la chirurgie cardiaque. L’incidence de ce traitement augmente et rend probablement compte de l’augmentation de la fréquence de la transfusion plaquettaire. Une optimisation de la gestion des antiagrégants en préopératoire pourrait être une piste., Introduction : Cardiac surgery is associated with a high risk of bleeding both due to the pathologies treated (particularly ischemic and thrombotic) and the need for extracorporeal circulation requiring anticoagulation, hemodilution and hemolysis. Personalized blood capital management is mainly focused on erythrocyte transfusion while platelet transfusion remains frequent and requires a better understanding of its modalities. Material and method : This is an observational, retrospective study carried out at Strasbourg University Hospital including cardiac surgery patients between January 1, 2018 and June 30, 2019, excluding minor patients, receiving a heart transplant or a temporary or long-term circulatory support device (ECMO). Main results and discussion : A total of 1284 patients were included. Among them, 540 (42.1%) were transfused with at least one platelet concentrate (in the operating room and/or during the first 24 hours in intensive care) and 743 (57.9%) were not. . The indication for transfusion was left to the discretion of the anesthetist-resuscitator in the operating room or in intensive care and based essentially on the presence of clinical bleeding. Depending on the type of surgery, the incidence of transfusion varies from 25% (isolated aortic valve) to 60% (complex surgery) – or even 100% in the case of aortic dissections. Certain associated factors are common and cannot be modified: redux or emergency surgery, CEC duration > 120 min. while two factors emerge in multivariate analysis on which it would be possible to act pre- and intraoperatively: anti-aggregation and moderate hypothermia (32-34°C). Nearly half of patients receiving a platelet transfusion took their treatment the day before or the day of surgery and – despite stopping a molecule for 5 to 7 days – double anti-aggregation is strongly associated with transfusion risk. Stopping all anti-aggregation for 3 days seems associated with a reduction in platelet transfusion without an increase in thrombotic risk. Finally, moderate hypothermia should only be used in cases of difficult cardioplegia – apart from cases of deep hypothermia for butt surgery with circulatory arrest. Conclusion : Platelet antiaggregation is a major risk factor for platelet transfusion during cardiac surgery. The incidence of this treatment is increasing and probably accounts for the increase in the frequency of platelet transfusion. Optimizing the management of antiplatelet agents preoperatively could be a solution.
Discipline : Médecine (anesthésie et réanimation)
Directeur(s) : Delabranche, Xavier
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2024
Résumé(s) : Introduction : La chirurgie cardiaque est associée à un risque élevé de saignement tant du fait des pathologies traitées (en particulier ischémiques et thrombotiques) que de la nécessité d’une circulation extracorporelle nécessitant anticoagulation, hémodilution et hémolyse. La gestion personnalisée du capital sanguin est surtout axée sur la transfusion érythrocytaire alors que la transfusion plaquettaire reste fréquente et nécessite de mieux appréhender ses modalités. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective réalisée à au CHU de Strasbourg incluant les patients de chirurgie cardiaque entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2019 à l’exclusion des patients mineurs, recevant une transplantation cardiaque ou un dispositif d’assistance circulatoire temporaire (ECMO) ou longue durée. Résultats principaux et discussion : Au total 1284 patients ont été inclus. Parmi eux, 540 (42,1 %) ont été transfusés d’au moins un concentré plaquettaire (au bloc opératoire et/ou au cours des 24 premières heures en réanimation) et 743 (57,9 %) ne l’ont pas été. L’indication de transfusion était laissée à la discrétion de l’anesthésiste-réanimateur au bloc ou en réanimation et fondée essentiellement sur la présence d’un saignement clinique. En fonction du type de chirurgie, l’incidence de la transfusion varie de 25 % (valve aortique isolée) à 60 % (chirurgie complexe) – voire 100 % dans le cas des dissections aortiques. Certains facteurs associés sont communs et non modifiables : chirurgie redux ou en urgence, durée de CEC > 120 min. alors que deux facteurs ressortent en analyse multivariée sur lesquels il serait possible d’agir en pré- et peropératoire : l’antiagrégation et l’hypothermie modérée (32-34°C). Près de la moitié des patients recevant une transfusion plaquettaire ont pris leur traitement la veille ou le jour de la chirurgie et – malgré l’arrêt d’une molécule depuis 5 à 7 jours – la double antiagrégation est fortement associé au risque transfusionnel. Un arrêt de toute antiagrégation pendant 3 jours semble associée à une réduction de la transfusion plaquettaire sans majoration du risque thrombotique. Enfin, l’hypothermie modérée ne devrait être utilisée qu’en cas de cardioplégie difficile – en dehors des cas d’hypothermie profonde pour chirurgie de la crosse avec arrêt circulatoire. Conclusion : L’antiagrégation plaquettaire est un facteur de risque majeur de transfusion plaquettaire au cours de la chirurgie cardiaque. L’incidence de ce traitement augmente et rend probablement compte de l’augmentation de la fréquence de la transfusion plaquettaire. Une optimisation de la gestion des antiagrégants en préopératoire pourrait être une piste., Introduction : Cardiac surgery is associated with a high risk of bleeding both due to the pathologies treated (particularly ischemic and thrombotic) and the need for extracorporeal circulation requiring anticoagulation, hemodilution and hemolysis. Personalized blood capital management is mainly focused on erythrocyte transfusion while platelet transfusion remains frequent and requires a better understanding of its modalities. Material and method : This is an observational, retrospective study carried out at Strasbourg University Hospital including cardiac surgery patients between January 1, 2018 and June 30, 2019, excluding minor patients, receiving a heart transplant or a temporary or long-term circulatory support device (ECMO). Main results and discussion : A total of 1284 patients were included. Among them, 540 (42.1%) were transfused with at least one platelet concentrate (in the operating room and/or during the first 24 hours in intensive care) and 743 (57.9%) were not. . The indication for transfusion was left to the discretion of the anesthetist-resuscitator in the operating room or in intensive care and based essentially on the presence of clinical bleeding. Depending on the type of surgery, the incidence of transfusion varies from 25% (isolated aortic valve) to 60% (complex surgery) – or even 100% in the case of aortic dissections. Certain associated factors are common and cannot be modified: redux or emergency surgery, CEC duration > 120 min. while two factors emerge in multivariate analysis on which it would be possible to act pre- and intraoperatively: anti-aggregation and moderate hypothermia (32-34°C). Nearly half of patients receiving a platelet transfusion took their treatment the day before or the day of surgery and – despite stopping a molecule for 5 to 7 days – double anti-aggregation is strongly associated with transfusion risk. Stopping all anti-aggregation for 3 days seems associated with a reduction in platelet transfusion without an increase in thrombotic risk. Finally, moderate hypothermia should only be used in cases of difficult cardioplegia – apart from cases of deep hypothermia for butt surgery with circulatory arrest. Conclusion : Platelet antiaggregation is a major risk factor for platelet transfusion during cardiac surgery. The incidence of this treatment is increasing and probably accounts for the increase in the frequency of platelet transfusion. Optimizing the management of antiplatelet agents preoperatively could be a solution.
Discipline : Médecine (anesthésie et réanimation)
Mots-clés libres :
Couverture : FR
- Chirurgie thoracique
- Transfusion de plaquettes
- Saignement per et postopératoire
- Antiagrégation plaquettaire
- 610
Type : Thèse d'exercice, These d'exercice Unistra
Format : PDF
Source(s) :
Format : PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/278475477
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-364695
Type de ressource : Ressource documentaire

Identifiant : ecrin-ori-364695
Type de ressource : Ressource documentaire