Auteur(s) : Paulus, Marie
Directeur(s) : Merle, Yves
Composante : MEDECINE
Date de création : 30-06-2024

Résumé(s) : Introduction : En France, en 2021, 9,3 millions de personnes déclarent apporter une aide régulière à un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie, exerçant ainsi le rôle d’aidant. L’aidant occupe donc un rôle majeur dans notre société et système de santé et en ce sens, il est important de le préserver. Une meilleure considération de l’aidant et notamment de sa santé devient essentiel au vu des constats réalisés sur son état de santé souvent affecté par son rôle d’aidant (santé physique, psychique, sommeil, état nutritionnel …). Le médecin généraliste de par son statut de premier interlocuteur, joue un rôle essentiel en ce sens. C’est dans ce contexte qu’en 2010, la Haute Autorité de Santé élabore de nouvelles recommandations de bonnes pratiques, préconisant la réalisation par le médecin traitant d’une consultation annuelle dédiée au rôle d’aidant pour tous les proches aidants de malades atteints de la maladie d’Alzheimer (ou de maladies neurodégénératives apparentées). Cette consultation annuelle consiste en un temps spécifique, dédié à l’état de santé de l’aidant, dont les objectifs sont « la prévention, la détection et la prise en charge des effets délétères sur sa santé que l’accompagnement peut induire. », avec des thèmes prédéfinis. Plusieurs travaux ont d’ores et déjà été réalisés sur la réalisation de cette consultation par les médecins généralistes. D’après nos recherches, aucune étude existante n’a pour le moment exploré l’opinion cette fois-ci des proches aidants eux-mêmes sur cette consultation. Nous avons donc décidé de laisser la parole aux principaux concernés afin d’exprimer leur vécu en tant qu’aidant (et les problématiques rencontrées) ainsi que leurs attentes sur une telle consultation. Matériel et méthodes : 13 entretiens semi-dirigés ont été réalisés entre novembre 2022 et mars 2023 auprès de personnes jouant ou ayant joué le rôle de proche aidant auprès d’un de leur proche. Ces derniers ont été retranscris, codés puis analysés de façon thématique et intuitive en s’inspirant de la méthode par théorisation ancrée. Résultats : L’ensemble des participants de notre étude sont en accord et désireux d’avoir un suivi adapté à leur rôle d’aidant par leur médecin généraliste, notamment via une consultation programmée en ce sens. Il semble évident pour tous que ceci ne devrait pas se fermer uniquement aux aidants dans le cadre de pathologies neurodégénératives mais bien aux aidants de façon générale. Cependant, le format actuel proposé par la recommandation de la HAS ne semble pas forcément convenir à leurs besoins et ils insistent sur la nécessité d’axer cette consultation sur leurs propres problématiques. Un format biannuel mais qui s’adapte aux évènements de vie, aux problématiques en cours et aux conditions de vie de l’aidé/l’aidant semble plus adapté. Toutefois, les problématiques étant multiples (médicales/sociales/financières …) il peut s’avérer difficile voire irréalisable pour le médecin généraliste (manque de temps, de ressources et de formation) d’assumer la globalité de la tâche. Afin de rendre ce suivi de l’aidant pertinent et réalisable en soins primaires, s’envisage alors l’option d’un modèle pluriprofessionnel, toujours centré par le médecin généraliste mais où l’ensemble des acteurs médico-sociaux gravitant autour de l’aidé/aidant apporte sa propre analyse de la situation et apporte des solutions. Ceci semble notamment envisageable plus facilement dans les structures offrant un cadre facilitant la coordination entre les différents professionnels, tel que les MSP ou ESP. De la même façon, on évoque également la possibilité de conserver cette évaluation spécialisée de l’aidant mais en déléguant sa réalisation à un dispositif externe (professionnels paramédicaux ou médecins experts jouant le rôle de « gestionnaire de cas »), en coordination avec les professionnels de soins. Conclusion : un suivi adapté par le médecin généraliste semble primordial pour l’ensemble des proches aidants. Cependant la réalisation d’une consultation dédiée à l’aidant sous le format annuel avec des thèmes prédéfinis telle qu’elle est énoncée par la HAS en 2010 ne semble pas correspondre aux attentes des aidants interrogés. Un suivi personnalisé aux problématiques et besoins de chaque aidant par le médecin généraliste sous la forme de plusieurs consultation dédiées est envisagée. Cependant, au vu de la difficulté pour le médecin généraliste de gérer l’ensemble des facettes de ce suivi, des modèles de suivi alternatifs ont été évoqués. Une consultation pluriprofessionnelle par l’ensemble des professionnels de santé travaillant avec l’aidant ou par une personne extérieure dédiée à cette seule mission (care manager) sont notamment des pistes à explorer
Discipline : Médecine (médecine générale), Dissertation universitaire
Mots-clés libres : Aidants, Médecins généralistes, Orientation vers un spécialiste, Santé, Maladie d'Alzheimer, Post-cure, 610
Couverture : FR