Analyse de différentes stratégies d’analgésie en per opératoire de chirurgie de scoliose : thèse présentée pour le diplôme d'État de docteur en médecine : diplôme d'État : mention anesthésie-réanimation
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Raynaud, Alexis
Directeur(s) : Planquart, Fanny
Président du jury : Pottecher, Julien
Composante : MEDECINE
Établissement : Université de Strasbourg
Date de création : 30-06-2024
Résumé(s) : Introduction : La chirurgie de scoliose idiopathique engendre d'importantes douleurs postopératoires, affectant la récupération et la qualité de vie des patients. Les traitements antalgiques traditionnels reposent sur l'usage de morphiniques par voie systémique (per os [PO] ou intraveineuse [IV] par pompe d’Analgésie Contrôlée par le Patient [PCA]), avec des effets secondaires non négligeables. Des études récentes proposent l’injection intrathécale de Morphine (ITM) comme alternative efficace et sure aux morphiniques IV et PO. Par ailleurs, l’anesthésie locorégionale (ALR) périphérique, incluant notamment les blocs érecteurs du rachis (ESPB) semble prometteuse mais manque actuellement de preuves solides en raison d’études limitées de faible effectif chez l'adulte. L'objectif principal de cette étude est de comparer différentes stratégies analgésiques en peri opératoire de chirurgie de scoliose, et notamment l'efficacité de l’ITM associée ou non à un ESPB sur la qualité de l’analgésie postopératoire. Méthodes : Cette étude rétrospective et monocentrique a été menée après avis favorable du comité d’éthique. Les données ont été recueillies après recueil de la non-opposition des patients sur une période encadrant une évolution de nos pratiques, avec introduction d’anesthésie locorégionale périphérique (ESPB) et périmédullaire (ITM). Le critère de jugement principal est la quantité totale de Morphine administrée à 24 heures post-opératoire. Cette mesure objective, pragmatique et reproductible est largement utilisée pour comparer différentes stratégies d'analgésie dans d’autres études. Le décompte inclut la quantité de Morphine administrée en salle de surveillance post interventionnelle (titration), ainsi que la Morphine administrée par PCA ou PO en hospitalisation conventionnelle. Les posologies IV et PO sont standardisées en équivalents de Morphine IV. Les critères d'évaluation secondaires incluent la consommation de Morphine à 48 et 72h postopératoires, l'évaluation de la douleur à travers l’EVA en SSPI, à 24, 48 et 72h, et la survenue de complications précoces (hémorragiques, septiques et cardiovasculaires). Résultats : 119 patients opérés d’une scoliose entre janvier 2020 et juin 2023 ont été inclus. Nous avons analysé 4 groupes selon la stratégie d'analgésie peropératoire : absence d’ALR (groupe 1, n=52), ESBP seul (groupe 2, n=32), ITM seule (groupe 3, n=9) et ITM+ESBP (groupe 4, n=26). Les groupes sont comparables en termes d'âge, de score ASA, d'IMC, de nombre de vertèbres opérées et de durée opératoire. La consommation de Morphine sur les 24 premières heures est significativement plus élevée dans les groupes 1 et 2 (avec respectivement 51mg [38 – 71,5] et 46mg [30 – 70]) que dans les groupes 3 (12mg [7 – 29]) et 4 (20mg [10,2 – 27,7]) (p inférieur à 0,01). Les complications postopératoires ne varient pas de manière significative entre les groupes, en prenant en compte les complications hémorragiques (retransfusions du Cell Saver, HémoCue®, redons à 24h et transfusion), septique (infection du site opératoire) ou cardiovasculaire (utilisation de noradrénaline). Conclusion : Notre étude confirme l’intérêt d’une ITM dans le cadre de la chirurgie de scoliose, et montre une diminution significative des doses de Morphine à 24h par rapport au groupe sans ALR. En revanche, elle n’apporte pas d’argument en faveur de l’ESBP, dont l’efficacité semble être de plus en plus nuancée dans la littérature récente, avec un rapport bénéfice risque remis en question. La péri-rachi combinée pourrait en revanche être une alternative intéressante à étudier, afin de mieux couvrir le post opératoire tardif, Introduction : Idiopathic scoliosis surgery leads to significant postoperative pain, affecting recovery and quality of life. Traditional pain management uses systemic opioids (PO or IV via PCA), which have side effects. Recent studies suggest intrathecal morphine (ITM) as a safe and effective alternative to IV and PO opioids. Peripheral regional anesthesia, including erector spinae plane blocks (ESPB), shows promise but lacks strong evidence in adults. This study aims to compare different perioperative analgesic strategies in scoliosis surgery, focusing on ITM with or without ESPB. Methods : This retrospective, single-center study was conducted with ethics approval. Data were collected from patients over a period where ESPB and ITM were introduced. The primary outcome was total morphine use within 24 hours postoperatively, including doses in PACU and during hospitalization (PCA or PO). Secondary outcomes were morphine consumption at 48 and 72 hours, pain scores (VAS), and early complications (hemorrhagic, septic, cardiovascular). Results : A total of 119 scoliosis surgery patients (January 2020 – June 2023) were analyzed. Four groups were compared: no regional anesthesia (group 1, n=52), ESPB alone (group 2, n=32), ITM alone (group 3, n=9), and ITM+ESPB (group 4, n=26). Morphine use in the first 24 hours was significantly higher in groups 1 and 2 (51 mg and 46 mg) compared to groups 3 and 4 (12 mg and 20 mg) (p lower than 0.01). Postoperative complications did not differ significantly between groups. Conclusion : ITM significantly reduces morphine use at 24 hours compared to no regional anesthesia. ESPB did not show clear benefits. Combined neuraxial approaches could be an interesting area for further research to improve late postoperative pain management
Discipline : Médecine (anesthésie-réanimation)
Mots-clés libres : Scoliose, Analgésie, Injections rachidiennes, Morphine, 610
Couverture : FR
Directeur(s) : Planquart, Fanny
Président du jury : Pottecher, Julien
Composante : MEDECINE
Établissement : Université de Strasbourg
Date de création : 30-06-2024
Résumé(s) : Introduction : La chirurgie de scoliose idiopathique engendre d'importantes douleurs postopératoires, affectant la récupération et la qualité de vie des patients. Les traitements antalgiques traditionnels reposent sur l'usage de morphiniques par voie systémique (per os [PO] ou intraveineuse [IV] par pompe d’Analgésie Contrôlée par le Patient [PCA]), avec des effets secondaires non négligeables. Des études récentes proposent l’injection intrathécale de Morphine (ITM) comme alternative efficace et sure aux morphiniques IV et PO. Par ailleurs, l’anesthésie locorégionale (ALR) périphérique, incluant notamment les blocs érecteurs du rachis (ESPB) semble prometteuse mais manque actuellement de preuves solides en raison d’études limitées de faible effectif chez l'adulte. L'objectif principal de cette étude est de comparer différentes stratégies analgésiques en peri opératoire de chirurgie de scoliose, et notamment l'efficacité de l’ITM associée ou non à un ESPB sur la qualité de l’analgésie postopératoire. Méthodes : Cette étude rétrospective et monocentrique a été menée après avis favorable du comité d’éthique. Les données ont été recueillies après recueil de la non-opposition des patients sur une période encadrant une évolution de nos pratiques, avec introduction d’anesthésie locorégionale périphérique (ESPB) et périmédullaire (ITM). Le critère de jugement principal est la quantité totale de Morphine administrée à 24 heures post-opératoire. Cette mesure objective, pragmatique et reproductible est largement utilisée pour comparer différentes stratégies d'analgésie dans d’autres études. Le décompte inclut la quantité de Morphine administrée en salle de surveillance post interventionnelle (titration), ainsi que la Morphine administrée par PCA ou PO en hospitalisation conventionnelle. Les posologies IV et PO sont standardisées en équivalents de Morphine IV. Les critères d'évaluation secondaires incluent la consommation de Morphine à 48 et 72h postopératoires, l'évaluation de la douleur à travers l’EVA en SSPI, à 24, 48 et 72h, et la survenue de complications précoces (hémorragiques, septiques et cardiovasculaires). Résultats : 119 patients opérés d’une scoliose entre janvier 2020 et juin 2023 ont été inclus. Nous avons analysé 4 groupes selon la stratégie d'analgésie peropératoire : absence d’ALR (groupe 1, n=52), ESBP seul (groupe 2, n=32), ITM seule (groupe 3, n=9) et ITM+ESBP (groupe 4, n=26). Les groupes sont comparables en termes d'âge, de score ASA, d'IMC, de nombre de vertèbres opérées et de durée opératoire. La consommation de Morphine sur les 24 premières heures est significativement plus élevée dans les groupes 1 et 2 (avec respectivement 51mg [38 – 71,5] et 46mg [30 – 70]) que dans les groupes 3 (12mg [7 – 29]) et 4 (20mg [10,2 – 27,7]) (p inférieur à 0,01). Les complications postopératoires ne varient pas de manière significative entre les groupes, en prenant en compte les complications hémorragiques (retransfusions du Cell Saver, HémoCue®, redons à 24h et transfusion), septique (infection du site opératoire) ou cardiovasculaire (utilisation de noradrénaline). Conclusion : Notre étude confirme l’intérêt d’une ITM dans le cadre de la chirurgie de scoliose, et montre une diminution significative des doses de Morphine à 24h par rapport au groupe sans ALR. En revanche, elle n’apporte pas d’argument en faveur de l’ESBP, dont l’efficacité semble être de plus en plus nuancée dans la littérature récente, avec un rapport bénéfice risque remis en question. La péri-rachi combinée pourrait en revanche être une alternative intéressante à étudier, afin de mieux couvrir le post opératoire tardif, Introduction : Idiopathic scoliosis surgery leads to significant postoperative pain, affecting recovery and quality of life. Traditional pain management uses systemic opioids (PO or IV via PCA), which have side effects. Recent studies suggest intrathecal morphine (ITM) as a safe and effective alternative to IV and PO opioids. Peripheral regional anesthesia, including erector spinae plane blocks (ESPB), shows promise but lacks strong evidence in adults. This study aims to compare different perioperative analgesic strategies in scoliosis surgery, focusing on ITM with or without ESPB. Methods : This retrospective, single-center study was conducted with ethics approval. Data were collected from patients over a period where ESPB and ITM were introduced. The primary outcome was total morphine use within 24 hours postoperatively, including doses in PACU and during hospitalization (PCA or PO). Secondary outcomes were morphine consumption at 48 and 72 hours, pain scores (VAS), and early complications (hemorrhagic, septic, cardiovascular). Results : A total of 119 scoliosis surgery patients (January 2020 – June 2023) were analyzed. Four groups were compared: no regional anesthesia (group 1, n=52), ESPB alone (group 2, n=32), ITM alone (group 3, n=9), and ITM+ESPB (group 4, n=26). Morphine use in the first 24 hours was significantly higher in groups 1 and 2 (51 mg and 46 mg) compared to groups 3 and 4 (12 mg and 20 mg) (p lower than 0.01). Postoperative complications did not differ significantly between groups. Conclusion : ITM significantly reduces morphine use at 24 hours compared to no regional anesthesia. ESPB did not show clear benefits. Combined neuraxial approaches could be an interesting area for further research to improve late postoperative pain management
Discipline : Médecine (anesthésie-réanimation)
Mots-clés libres : Scoliose, Analgésie, Injections rachidiennes, Morphine, 610
Couverture : FR
Type : Thèse d'exercice, These d'exercice Unistra
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/282299092
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-376775
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-376775
Type de ressource : Ressource documentaire