Auteur(s) : Eulalie, Francesca
Directeur(s) : Marescaux, Sara
Président du jury : Jeandidier, Nathalie
Composante : MEDECINE
Établissement : Université de Strasbourg
Date de création : 30-06-2024

Résumé(s) : Introduction : La loi d’allongement du délai légal de l’IVG à 16 SA a été promulguée le 2 mars 2022 alors que le CNGOF n’y était pas favorable ainsi que l’Académie nationale de médecine en argumentant par un taux de complications plus élevé plus le terme est avancé notamment pour la méthode chirurgicale. Cette étude vise à comparer le taux de complications des IVG tardives médicamenteuses et chirurgicales, d'évaluer les pratiques professionnelles et d’apprécier le ressenti des soignants des centres en Alsace. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective comparative multicentrique menée dans 4 centres hospitaliers en Alsace du 2 mars 2022 au 31 décembre 2023. Ont été incluses toutes les patientes souhaitant interrompre leur grossesse entre 14 et 16 SA durant cette période. Le vécu des soignants a été recueilli via un questionnaire. Résultats : Au total, 107 IVG tardives dans 4 centres sur 5 en Alsace ont été recueillies soit 72 IVG médicamenteuses et 35 IVG chirurgicales. Les IVG tardives chirurgicales sont plus à risque de complications (dans 69,6% des cas, p inférieur à 0,001) notamment hémorragiques (80%, p inférieur à 0,001). De plus, le délai de prise en charge de celles-ci est plus long (14 jours VS 7 jours, p=0,001). Cependant, les IVG tardives médicamenteuses exposent à un niveau de douleur plus élevé (EN à 5,1 VS 1,5 p inférieur à 0,001). Soixante-neuf réponses au questionnaire ont été obtenues. La principale émotion ressentie à la vue du fœtus est la tristesse. La majorité des soignants craint la prise en charge des IVG tardives et les chirurgiens trouvent que l’IVG tardive est plus complexe techniquement et émotionnellement entre 14 et 16 SA. En clair, les soignants recommandent un soutien psychologique renforcé, une formation à la prise en charge de ces IVG tardives et d’orienter les patientes vers la méthode médicamenteuse. Conclusion : Les IVG chirurgicales de 14 à 16SA ont un taux de complications, essentiellement hémorragiques, plus élevé tandis que les IVG médicamenteuses sont plus douloureuses. Un accompagnement des soignants tant sur le plan technique que psychologique reste une priorité afin de garantir une meilleure qualité de soins, tout en préservant le bien-être des équipes, Introduction : The law extending the legal abortion deadline to 16 weeks' gestation was enacted on 2 March 2022, although the CNGOF and the French National Academy of Medicine were not in favour, arguing that the later the abortion, the higher the complication rate, particularly for the surgical method. The aim of this study is to compare the complication rate of late medical and surgical abortions, to evaluate professional practices and to assess the feelings of care providers in centres in Alsace. Material and methods : This was a multicentre retrospective comparative observational study conducted in 4 hospitals in Alsace from 2 March 2022 to 31 December 2023. All patients wishing to terminate their pregnancy between 14 and 16 SA during this period were included. Caregivers' experiences were collected using a questionnaire. Results : A total of 107 late terminations were recorded in 4 out of 5 centres in Alsace, including 72 medical terminations and 35 surgical terminations. Late surgical abortions were at greater risk of complications (in 69.6% of cases, p less than 0.001), particularly haemorrhage (80%, p less than 0.001). In addition, the time taken to manage these complications is longer (14 days VS 7 days, p=0.001). However, late medical abortions were associated with a higher level of pain (EN 5.1 VS 1.5, p less than 0.001). Sixty-nine responses to the questionnaire were obtained. The main emotion felt at the sight of the foetus was sadness. The majority of carers were concerned about the management of late abortions, and surgeons felt that late abortions were more technically and emotionally complex between 14 and 16 weeks' gestation. To put it plainly, the healthcare professionals recommend increased psychological support, training in the management of late abortions and referring patients to the medicinal method. Conclusion : Surgical abortions between 14 and 16 weeks' gestation have a higher rate of complications, mainly haemorrhage, while medical abortions are more painful. Technical and psychological support for carers remains a priority in order to guarantee better quality of care, while preserving the well-being of the teams
Discipline : Médecine (gynécologie médicale)
Couverture : FR