Auteur(s) : Fath, Cyrielle
Directeur(s) : Bechara, Rouba
Président du jury : Zaloszyc, Ariane
Composante : Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé
Établissement : Université de Strasbourg
Date de création : 30-06-2025

Résumé(s) : Introduction : L'hypertension artérielle de l'enfant est une affection peu fréquente mais dont la prévalence a augmenté au cours des dernières décennies. En Europe, celle-ci est estimée entre 2.2 et 4.9% en 2019. Cette pathologie est un facteur de risque cardiovasculaire majeur et son apparition précoce chez l'enfant augmente significativement le risque d'hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires à l'âge adulte. Le médecin généraliste, au coeur de la prise en charge des soins primaires auprès des enfants de 0 à 18 ans, est un acteur principal de ce dépistage. Avant l'âge de 6 ans, les étiologies de l'HTA sont majoritairement secondaires, tandis qu'à l'adolescence, la cause est plutôt primaire. Dès lors, un dépistage précoce, accompagné d'un bilan étiologique approprié, est essentiel. En effet, ce dépistage est recommandé sur le plan international depuis plusieurs années, mais reste encore insuffisamment réalisé par les soignants. L'objectif principal de ce travail est d'évaluer les modalités et les pratiques de dépistage de l'HTA pédiatrique chez les médecins généralistes et les pédiatres libéraux sur le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace. Matériel et méthodes : Une étude quantitative observationnelle a été menée à l'aide d'un questionnaire adressé aux médecins généralistes et pédiatres libéraux, en activité mixte, en médecine scolaire, à la Protection maternelle et infantile ainsi qu'aux généralistes remplaçants pratiquant sur le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace. Résultats : Au total, 106 questionnaires ont été complétés : les médecins généralistes représentaient 77% et les pédiatres 23% de la population d'étude. La tranche d'âge la plus représentée était celle des 25-49 ans (61%) et 37% des soignants pratiquaient en zone urbaine. La majorité des soignants (66%) déclarait ne pas avoir un niveau de connaissances satisfaisant sur ce sujet et 92% étaient favorables à disposer d'un support de formation. Seuls 20% des médecins suivaient au moins un enfant hypertendu dans leur patientèle. Lors des examens pédiatriques, 58% des praticiens incluaient une mesure de pression artérielle dans leur activité quotidienne, 48% de ceux-ci débutaient cette pratique entre 3 et 6 ans et 64% jugeaient utile de la mesurer une fois par an. La majorité utilisait un tensiomètre manuel avec technique auscultatoire et possédait des brassards adaptés. En cas de pression artérielle élevée, les symptômes recherchés étaient d'ordre neurologique, digestif et, dans 58% des cas, une cassure de la courbe de croissance staturo-pondérale. Dans le cas d'une hypertension artérielle asymptomatique, la majorité la contrôlait à un mois et certains prescrivaient un bilan biologique avec des examens complémentaires. Si l'enfant était symptomatique, la plupart d'entre eux l'adressaient directement aux urgences ou à un spécialiste. Les étiologies les plus évoquées étaient l'HTA secondaire d'origine rénale et endocrinienne. Les règles hygiéno-diététiques en cas d'HTA confirmée étaient connues des médecins telles que la réduction des apports salés, sucrés, et la pratique d'une activité physique régulière. Conclusion : Le dépistage de l'hypertension artérielle chez l'enfant semble insuffisamment maitrisé et réalisé par les différents professionnels de santé libéraux. Il apparait nécessaire, dans un intérêt de santé publique, d'actualiser les recommandations et de fournir des outils pédagogiques adaptés afin d'améliorer la prise en charge et le suivi de cette pathologie
Discipline : Médecine (médecine générale)
Couverture : FR