Le décès de la personne âgée en service d'urgence : Trajectoire et prise en charge. Étude épidémiologique aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Belz Mathieu
Directeur(s) : Vogel Thomas
Composante : MEDECINE
Date de création : 13-06-2019
Résumé(s) : Résumé : La fin de vie a été transférée depuis plusieurs décennies de l’espace privé vers les institutions, notamment l’hôpital dont la porte d’entrée principale reste les services d’urgences. Le vieillissement pathologique croissant d’un bon nombre de personnes âgées en fin de vie, les amène ainsi à transiter par les urgences et parfois y mourir. Ces situations sont souvent dénoncées comme un dysfonctionnement du système de soins engendrant des difficultés au sein des urgences et pouvant conduire à des prises en charge inadaptées, quand l’imaginaire collectif voudrait « mourir de vieillesse » paisiblement à domicile. Afin de décrire plus précisément ces situations, nous avons réalisé une étude épidémiologique rétrospective portant sur les personnes âgées de plus de 79 ans, décédées au sein du service des urgences du CHU de Strasbourg sur une période de 2 ans allant de juin 2015 à juin 2017. L’effectif comptait 299 patients d’un âge moyen de 88,5 ans. Admis majoritairement durant la permanence de soins (54%), ils présentaient des affections essentiellement respiratoires (25%), neurologiques (24%) et cardiovasculaires (22%) dans des contextes de fin de vie sur des terrains morbides. Opiacés (45%), antibiotiques (44%), diurétiques (24%) et midazolam (21%) étaient les principales ressources thérapeutiques mises en œuvre. Seuls 13% ont bénéficié d’actes de suppléance vitale dont 2/3 arrêtés par la suite. Plus de neuf fois dix (92%) une limitation de soins (LATA) était prononcée, essentiellement assumée par les urgentistes. Seuls 6% des patients étaient en mesure de se prononcer et les proches étaient informés dans 74% des cas. Malgré une faible prévalence comparativement à l’activité des urgences (0,2%) ces situations restent néanmoins complexes et chronophages générant des délais de prises en charge tés longs pour un service d’urgence (26h en moyenne). Ces transferts reflètent en partie les carences du système extra hospitalier mais la complexité de certaines situations ne permet parfois pas d’autre alternative. L’évolutivité croissante du phénomène invite à envisager des solutions aussi bien en amont qu’en aval des urgences afin de diminuer ou de faciliter ces prises en charge., Summary : The life end has been transferred for several decades from private space to institutions, including the hospital whose main gateway remains the emergency services. The increasing pathological aging of many elderly people at the end of their lives leads them to transit through emergencies and sometimes to die there. These situations are often denounced as a malfunction of the care system causing difficulties in emergencies and may lead to inadequate care, when the collective imagination would like to "die of old age" peacefully at home. In order to describe these situations more precisely, we carried out a retrospective epidemiological study of people over 79, who died in the emergency department of the Strasbourg University Hospital over a 2-year period from June 2015 to June 2017. The workforce was 299 patients with an average age of 88.5 years. Admitted mainly during the care watch time (54%), they had mainly respiratory (25%), neurological (24%) and cardiovascular (22%) conditions in end-of-life contexts on morbid grounds. Opiates (45%), antibiotics (44%), diuretics (24%) and midazolam (21%) were the main therapeutic resources used. Only 13% benefited from life-sustaining therapies, 2/3 of which were subsequently arrested. More than nine times ten (92%) a therapie limitation (LATA) was pronounced, mainly assumed by emergency doctors. Only 6% of patients were able to express themselves and relatives were informed in 74% of cases. Despite a low prevalence compared to emergency activity (0.2%), these situations nevertheless remain complex and time-consuming, generating long-term care costs for an emergency service (26 hours on average). These transfers partly reflect the shortcomings of the extra-hospital system, but the complexity of certain situations sometimes makes no other alternative possible. The increasing evolution of the phenomenon invites to consider solutions both upstream and downstream of emergencies to reduce or facilitate these situations.
Discipline : Médecine générale
Mots-clés libres : Personnes âgées Thèses et écrits académiques, 617.6, Services d'urgence médicale, Abstention thérapeutique
Couverture : FR
Directeur(s) : Vogel Thomas
Composante : MEDECINE
Date de création : 13-06-2019
Résumé(s) : Résumé : La fin de vie a été transférée depuis plusieurs décennies de l’espace privé vers les institutions, notamment l’hôpital dont la porte d’entrée principale reste les services d’urgences. Le vieillissement pathologique croissant d’un bon nombre de personnes âgées en fin de vie, les amène ainsi à transiter par les urgences et parfois y mourir. Ces situations sont souvent dénoncées comme un dysfonctionnement du système de soins engendrant des difficultés au sein des urgences et pouvant conduire à des prises en charge inadaptées, quand l’imaginaire collectif voudrait « mourir de vieillesse » paisiblement à domicile. Afin de décrire plus précisément ces situations, nous avons réalisé une étude épidémiologique rétrospective portant sur les personnes âgées de plus de 79 ans, décédées au sein du service des urgences du CHU de Strasbourg sur une période de 2 ans allant de juin 2015 à juin 2017. L’effectif comptait 299 patients d’un âge moyen de 88,5 ans. Admis majoritairement durant la permanence de soins (54%), ils présentaient des affections essentiellement respiratoires (25%), neurologiques (24%) et cardiovasculaires (22%) dans des contextes de fin de vie sur des terrains morbides. Opiacés (45%), antibiotiques (44%), diurétiques (24%) et midazolam (21%) étaient les principales ressources thérapeutiques mises en œuvre. Seuls 13% ont bénéficié d’actes de suppléance vitale dont 2/3 arrêtés par la suite. Plus de neuf fois dix (92%) une limitation de soins (LATA) était prononcée, essentiellement assumée par les urgentistes. Seuls 6% des patients étaient en mesure de se prononcer et les proches étaient informés dans 74% des cas. Malgré une faible prévalence comparativement à l’activité des urgences (0,2%) ces situations restent néanmoins complexes et chronophages générant des délais de prises en charge tés longs pour un service d’urgence (26h en moyenne). Ces transferts reflètent en partie les carences du système extra hospitalier mais la complexité de certaines situations ne permet parfois pas d’autre alternative. L’évolutivité croissante du phénomène invite à envisager des solutions aussi bien en amont qu’en aval des urgences afin de diminuer ou de faciliter ces prises en charge., Summary : The life end has been transferred for several decades from private space to institutions, including the hospital whose main gateway remains the emergency services. The increasing pathological aging of many elderly people at the end of their lives leads them to transit through emergencies and sometimes to die there. These situations are often denounced as a malfunction of the care system causing difficulties in emergencies and may lead to inadequate care, when the collective imagination would like to "die of old age" peacefully at home. In order to describe these situations more precisely, we carried out a retrospective epidemiological study of people over 79, who died in the emergency department of the Strasbourg University Hospital over a 2-year period from June 2015 to June 2017. The workforce was 299 patients with an average age of 88.5 years. Admitted mainly during the care watch time (54%), they had mainly respiratory (25%), neurological (24%) and cardiovascular (22%) conditions in end-of-life contexts on morbid grounds. Opiates (45%), antibiotics (44%), diuretics (24%) and midazolam (21%) were the main therapeutic resources used. Only 13% benefited from life-sustaining therapies, 2/3 of which were subsequently arrested. More than nine times ten (92%) a therapie limitation (LATA) was pronounced, mainly assumed by emergency doctors. Only 6% of patients were able to express themselves and relatives were informed in 74% of cases. Despite a low prevalence compared to emergency activity (0.2%), these situations nevertheless remain complex and time-consuming, generating long-term care costs for an emergency service (26 hours on average). These transfers partly reflect the shortcomings of the extra-hospital system, but the complexity of certain situations sometimes makes no other alternative possible. The increasing evolution of the phenomenon invites to consider solutions both upstream and downstream of emergencies to reduce or facilitate these situations.
Discipline : Médecine générale
Mots-clés libres : Personnes âgées Thèses et écrits académiques, 617.6, Services d'urgence médicale, Abstention thérapeutique
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, Médecine, These d'exercice Unistra
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/236927000
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-78703
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-78703
Type de ressource : Ressource documentaire