Hospitalisations des femmes enceintes vivant avec le VIH à l’ère des combinaisons antirétrovirales en France, de 2005 à 2017
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Zilliox Marie
Directeur : Langer Bruno
Composante : MEDECINE
Date de création : 24-09-2019
Description : Médecine. Gynécologie obstétrique, Introduction : A l’ère des combinaisons antirétrovirales puissantes, la santé des femmes enceintes vivant avec le VIH s’est considérablement améliorée, et le taux de transmission materno-fœtale est actuellement inférieur à 1%. Ces thérapies n’ont cessé d’évoluer, mais des effets indésirables ont été décrits et suscitent des inquiétudes. Des études antérieures menées aux Etats-Unis depuis l’avènement des thérapies combinées ont montré une amélioration des issues obstétricales des femmes enceintes vivant avec le VIH, bien qu’elles restent plus défavorables que celles de la population non infectée. Objectif : Évaluer les hospitalisations, ainsi que 4 pathologies obstétricales principales (prééclampsie, diabète, cholestase et hémorragie) des femmes enceintes vivant avec le VIH en France entre 2005 et 2017. Matériel - méthodes : Nous avons mené une étude observationnelle prospective multicentrique sur la cohorte de l’Enquête Périnatale Française. Nous avons inclus toutes les mères ayant accouché entre 2005 et 2017 dans 25 maternités de France (ARNS CO1). Les variables étudiées étaient socio-démographiques, les pathologies obstétricales principales, les motifs d’hospitalisation, ainsi que l’évolution temporelle et géographique. Résultats : Au total, 8634 patientes ont été incluses. Le taux d’hospitalisation global était stable dans le temps de 29,9% et de 23,0% pour les séjours ≥ 2 jours, était plus important à Paris et Ile-de-France pour les séjours totaux (31,1% vs 25,5%, p-0,001). La durée moyenne de séjour était de 7,5 jours. Il y avait entre autres 17,5% d’hospitalisations pour causes obstétricales (dont 6,5% pour MAP, 1,3% pour HTA et 1,6% pour prééclampsie), 3,2% pour causes infectieuses, 4,1% pour causes hépato-gastro-entérologiques, 3,8% pour soins liés à l’infection par le VIH. Seules les hospitalisations pour infections ont statistiquement diminué dans le temps (p-0,001). Le taux d’hospitalisation n’était pas lié au délai entre infection par le VIH et début de grossesse, ni par le moment de l’initiation d’un traitement. En revanche, les femmes diagnostiquées depuis moins de 5 ans, ou ayant consulté la 1e fois au 3e trimestre, ou ayant initié le traitement pendant la grossesse étaient plus fréquemment hospitalisées pour soins liés au VIH (p-0,001). L’incidence de la prééclampsie et du diabète gestationnel ont significativement augmenté dans le temps (p-0,001) alors que leur taux d’hospitalisation a diminué (p-0,001 et p=0,12). Conclusion : Le taux d’hospitalisation et les motifs sont restés stables au cours du temps sauf pour les infections. L’incidence de la prééclampsie et le diabète gestationnel augmentent mais les hospitalisations diminuent. Les résultats semblent comparables à la population non infectée. Cette première étude sur les hospitalisations des femmes enceintes vivant avec le VIH en France nous encourage à poursuivre nos pratiques médicales françaises qui semblent permettre un taux d’hospitalisation et de complications peu différents de la population générale française., Introduction: In the era of HAART (Highly Active AntiRetroviral Therapy), the health of pregnant HIV-infected women has improved considerably, and the rate of perinatal transmission is currently less than 1%. These therapies are constantly evolving, but side effects have been described and cause concern. Previous studies conducted in the United States of America since the advent of HAART have shown improved obstetric outcomes in pregnant HIV-infected women, although they remain worse than uninfected women. Objective: To describe hospitalizations, and 4 major obstetric issues (preeclampsia, gestational diabetes, cholestasis and hemorrhage) of pregnant HIV-infected women living in France between 2005 and 2017. Design and Methods: We conducted a multicenter prospective study on the French Perinatal cohort (EPF), that included all mothers who gave birth between 2005 and 2017 in 25 maternity hospitals in France (ARNS CO1). The variables were socio-demographic, main obstetric issues, causes of hospitalization, and its evolution in time and on the territory. Results: 8634 patients were included. The overall hospitalization rate was stable over time by 29.9% and 23.0% for stays ≥ 2 days, was higher in Paris and Ile-de-France for total stays (31.1% vs 25.5%, p -0.001). The average length of stay was 7.5 days. Amongst other things, there were 17.5% of obstetrical hospitalizations (6.5% for MAP, 1.3% for hypertension and 1.6% for preeclampsia), 3.2% for infectious diseases, 4.1 % for hepatogastroenterological diseases, 3.8% for care related to HIV infection. Only hospitalizations for infections decreased statistically over time (p -0.001). The hospitalization rate was not related to the time between HIV infection and beginning of pregnancy, nor the moment of treatment initiation. In contrast, women diagnosed less than 5 years ago, or who first consulted in the 3rd trimester, or who initiated treatment during pregnancy were more frequently hospitalized for HIV-related care (p -0.001). The incidence of preeclampsia and gestational diabetes significantly increased over time (p -0.001) while their hospitalization rate decreased (p -0.001 and p = 0.12). Conclusion: The hospitalization rate and causes remained stable over time except for infections. Preeclampsia and gestational diabetes are increasing but hospitalizations are decreasing. The results seem comparable to the uninfected population. This first study on the hospitalization of pregnant HIV-infected women in France invites us to continue our french medical practices that seem to allow a rate of hospitalization and complications not so different than uninfected women.
Mots-clés libres : Infections à VIH, 617.6, Grossesse -- complications, Antirétroviraux
Couverture : FR
Directeur : Langer Bruno
Composante : MEDECINE
Date de création : 24-09-2019
Description : Médecine. Gynécologie obstétrique, Introduction : A l’ère des combinaisons antirétrovirales puissantes, la santé des femmes enceintes vivant avec le VIH s’est considérablement améliorée, et le taux de transmission materno-fœtale est actuellement inférieur à 1%. Ces thérapies n’ont cessé d’évoluer, mais des effets indésirables ont été décrits et suscitent des inquiétudes. Des études antérieures menées aux Etats-Unis depuis l’avènement des thérapies combinées ont montré une amélioration des issues obstétricales des femmes enceintes vivant avec le VIH, bien qu’elles restent plus défavorables que celles de la population non infectée. Objectif : Évaluer les hospitalisations, ainsi que 4 pathologies obstétricales principales (prééclampsie, diabète, cholestase et hémorragie) des femmes enceintes vivant avec le VIH en France entre 2005 et 2017. Matériel - méthodes : Nous avons mené une étude observationnelle prospective multicentrique sur la cohorte de l’Enquête Périnatale Française. Nous avons inclus toutes les mères ayant accouché entre 2005 et 2017 dans 25 maternités de France (ARNS CO1). Les variables étudiées étaient socio-démographiques, les pathologies obstétricales principales, les motifs d’hospitalisation, ainsi que l’évolution temporelle et géographique. Résultats : Au total, 8634 patientes ont été incluses. Le taux d’hospitalisation global était stable dans le temps de 29,9% et de 23,0% pour les séjours ≥ 2 jours, était plus important à Paris et Ile-de-France pour les séjours totaux (31,1% vs 25,5%, p-0,001). La durée moyenne de séjour était de 7,5 jours. Il y avait entre autres 17,5% d’hospitalisations pour causes obstétricales (dont 6,5% pour MAP, 1,3% pour HTA et 1,6% pour prééclampsie), 3,2% pour causes infectieuses, 4,1% pour causes hépato-gastro-entérologiques, 3,8% pour soins liés à l’infection par le VIH. Seules les hospitalisations pour infections ont statistiquement diminué dans le temps (p-0,001). Le taux d’hospitalisation n’était pas lié au délai entre infection par le VIH et début de grossesse, ni par le moment de l’initiation d’un traitement. En revanche, les femmes diagnostiquées depuis moins de 5 ans, ou ayant consulté la 1e fois au 3e trimestre, ou ayant initié le traitement pendant la grossesse étaient plus fréquemment hospitalisées pour soins liés au VIH (p-0,001). L’incidence de la prééclampsie et du diabète gestationnel ont significativement augmenté dans le temps (p-0,001) alors que leur taux d’hospitalisation a diminué (p-0,001 et p=0,12). Conclusion : Le taux d’hospitalisation et les motifs sont restés stables au cours du temps sauf pour les infections. L’incidence de la prééclampsie et le diabète gestationnel augmentent mais les hospitalisations diminuent. Les résultats semblent comparables à la population non infectée. Cette première étude sur les hospitalisations des femmes enceintes vivant avec le VIH en France nous encourage à poursuivre nos pratiques médicales françaises qui semblent permettre un taux d’hospitalisation et de complications peu différents de la population générale française., Introduction: In the era of HAART (Highly Active AntiRetroviral Therapy), the health of pregnant HIV-infected women has improved considerably, and the rate of perinatal transmission is currently less than 1%. These therapies are constantly evolving, but side effects have been described and cause concern. Previous studies conducted in the United States of America since the advent of HAART have shown improved obstetric outcomes in pregnant HIV-infected women, although they remain worse than uninfected women. Objective: To describe hospitalizations, and 4 major obstetric issues (preeclampsia, gestational diabetes, cholestasis and hemorrhage) of pregnant HIV-infected women living in France between 2005 and 2017. Design and Methods: We conducted a multicenter prospective study on the French Perinatal cohort (EPF), that included all mothers who gave birth between 2005 and 2017 in 25 maternity hospitals in France (ARNS CO1). The variables were socio-demographic, main obstetric issues, causes of hospitalization, and its evolution in time and on the territory. Results: 8634 patients were included. The overall hospitalization rate was stable over time by 29.9% and 23.0% for stays ≥ 2 days, was higher in Paris and Ile-de-France for total stays (31.1% vs 25.5%, p -0.001). The average length of stay was 7.5 days. Amongst other things, there were 17.5% of obstetrical hospitalizations (6.5% for MAP, 1.3% for hypertension and 1.6% for preeclampsia), 3.2% for infectious diseases, 4.1 % for hepatogastroenterological diseases, 3.8% for care related to HIV infection. Only hospitalizations for infections decreased statistically over time (p -0.001). The hospitalization rate was not related to the time between HIV infection and beginning of pregnancy, nor the moment of treatment initiation. In contrast, women diagnosed less than 5 years ago, or who first consulted in the 3rd trimester, or who initiated treatment during pregnancy were more frequently hospitalized for HIV-related care (p -0.001). The incidence of preeclampsia and gestational diabetes significantly increased over time (p -0.001) while their hospitalization rate decreased (p -0.001 and p = 0.12). Conclusion: The hospitalization rate and causes remained stable over time except for infections. Preeclampsia and gestational diabetes are increasing but hospitalizations are decreasing. The results seem comparable to the uninfected population. This first study on the hospitalization of pregnant HIV-infected women in France invites us to continue our french medical practices that seem to allow a rate of hospitalization and complications not so different than uninfected women.
Mots-clés libres : Infections à VIH, 617.6, Grossesse -- complications, Antirétroviraux
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, ressource électronique, Médecine
Source(s) :
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/238297705
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-80935
Type de ressource : Ressource documentaire
![Ressource locale](https://ecrin.app.unistra.fr/search/media/repositories/workflow.png)
Identifiant : ecrin-ori-80935
Type de ressource : Ressource documentaire