Auteur(s) : Gravaud Hautecloque Marine
Directeur : Clavier Jean-Baptiste
Date de création : 13-12-2019

Description : Médecine. Endocrinologie. Diabétologie. Maladies métaboliques, Introduction : l’orbitopathie basedowienne (OB) est une maladie inflammatoire des tissus de l’orbite, généralement associée à une atteinte thyroïdienne auto-immune. Les recommandations thérapeutiques proposent la corticothérapie en première intention et la radiothérapie orbitaire en deuxième ligne et de nombreux essais étudient maintenant l’intérêt de traitements immunosuppresseurs en cas d’échec. L’objectif de notre étude est d’analyser l’efficacité et la toxicité de la radiothérapie orbitaire, chez les patients présentant une orbitopathie Basedowienne. Ainsi nous pourrons juger de sa pertinence en deuxième ligne thérapeutique puis discuter la place des autres thérapeutiques pas encore protocolisées Matériels et méthodes : nous avons réalisé une étude rétrospective et monocentrique, en recueillant les patients traités à Strasbourg au Centre Paul Strauss entre 2010 et 2018 et suivis jusqu’en 2019. Le critère de jugement principal de notre étude est composite : diminution significative du CAS moyen et des diplopies, un an après la radiothérapie orbitaire. Les critères de jugement secondaires sont l’amélioration du stade EUGOGO, le nombre d’échecs et le taux de complications spécifiques apparues au décours du suivi : cataracte, rétinopathie post-radique, tumeurs radioinduites. Résultats : l’étude a porté sur 37 patients avec un sexe ratio de 2 femmes pour 1 homme, un âge médian de 57 ans et une médiane de suivi à 56 mois. 43% des patients présentaient un tabagisme actif. Tous sauf une patiente, ont reçu une corticothérapie intraveineuse avant et pendant la radiothérapie orbitaire. 92% des patients ont bénéficié d’une radiothérapie en 10 séances de 2 Gy avec une dose totale à 20 Gy. Un an après le traitement, nous avons observé une diminution significative du CAS passant de 3,61 ±1,14 à 1,31 ±1,21 (p = 0,013), ainsi qu’une diminution significative des patients présentant une diplopie de presque 30% (p=0,02). Nous avons pu mettre en évidence en diminution de 100% des patients présentant une OB immédiatement menaçante et de 82,35% des patients porteurs d’une OB modérée à sévère. Ensuite nous avons trouvé 2 patients non-fumeurs qui ont présenté un échec de la radiothérapie et qui ont été traités par immunosuppresseurs, et 4 patients qui ont présenté une récidive de la maladie de Basedow avec OB. Concernant les complications spécifiques, 26,5% des patients avec une moyenne d’âge à 64,22 ans, ont développé une cataracte avec un délai médian de 12 mois, aucun patient n’a présenté de tumeur radioinduite et seulement 1 patient diabétique et hypertendu a développé une rétinopathie. Enfin 35% des patients ont nécessité une prise en charge chirurgicale oculaire à la phase inactive de l’OB pour corriger les séquelles. Conclusion : la radiothérapie orbitaire en association à une corticothérapie est un traitement efficace et peu toxique de l’OB modérée à sévère, permettant une amélioration de l’oculomotricité mais aussi de l’inflammation. Nous pouvons souligner qu’il existe peu d’échec ou de récidive de la radiothérapie orbitaire, avec finalement peu de patients parmi notre cohorte, pour lesquels un traitement immunosuppresseur a été nécessaire. Malgré l’apparition des nouvelles possibilités thérapeutiques, encore mal évaluées, la radiothérapie orbitaire semble donc conserver sa place en deuxième ligne thérapeutique. Cependant, il existe des séquelles de l’OB, avec un taux de réhabilitation chirurgicale à distance assez conséquent. Nous pourrions donc nous poser la question d’introduire la radiothérapie le plus précocement possible dans la prise en charge des OB sévères, afin de les limiter.
Mots-clés libres : Basedow, Maladie de, 617.6, Ophtalmopathie basedowienne
Couverture : FR