Se libérer du poids de la précarité pour lutter contre l’obésité. Projet FETOMP : analyse quantitative de la population consultant en médecine générale en quartiers prioritaires de la politique de la ville de Strasbourg...
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Bruchet Céline
Directeur(s) : Charton Léa
Date de création : 29-06-2020
Résumé(s) : Introduction : l’obésité est qualifiée par l’OMS d’épidémie mondiale. Elle touche particulièrement les populations précaires habitant dans les quartiers prioritaires politiques de la ville (QPV). L’objectif de cette étude est de caractériser la population consultant en QPV selon le degré de précarité. Méthode : cette étude observationnelle quantitative multicentrique s’inscrit dans le projet FETOMP (Formation à l’Education Thérapeutique à l’Obésité en Milieu Précaire) qui a pour but de questionner les déterminants sociaux et territoriaux de l’obésité afin d’élaborer de nouvelles stratégies éducatives. Elle a été réalisée auprès de médecins généralistes exerçant dans des QPV de Strasbourg à l’aide de grilles de recueil et d’enregistrements vocaux entre octobre 2016 et mai 2018. Les patients observés étaient majeurs et classés en fonction de leur degré de précarité. Résultats : 13 médecins ont participé à l’étude. 385 patients ont été étudiés dont 254 considérés « précaires » et 113 « non précaires ». Au total, 24% bénéficiaient de la CMU. 63% des patients précaires avaient pour langue maternelle le français (63 vs 30% OR = 0,25 IC (0,14-0,45)) et 57% d’entre eux étaient en surpoids ou obèses. Davantage d’informations étaient délivrées aux patients précaires (32 vs 20% OR = 1,80 IC (1,04-3,20)) et plus de traitements étaient renouvelés (1,6 vs 1,0 +/- 0,1). Ils étaient adressés plus fréquemment que les patients non précaires à un médecin spécialiste (36 vs 21% OR = 2,1 IC (1,23-3,70)). En revanche, aucune différence de prise en charge n’a été retrouvée selon l’IMC des patients. Conclusion : les différences de prise en charge des patients précaires peuvent s’expliquer par les différences socio-culturelles et notamment le rapport aux soins. De même, le rapport au poids est différent. Les patients précaires ne perçoivent pas le surpoids comme un problème de santé mais attachent plus d’importance aux problèmes de précarité et aux difficultés socio-économiques qui en découlent. Dès lors, pour mieux lutter contre l’obésité, il nous semble primordial de lutter contre la précarité avant tout., Introduction: Obesity is described by WHO as a global epidemic. It particularly affects the precarious populations living in the political priority districts of the city (QPV). The objective of this study is to characterize the population consulting in QPV according to the degree of precariousness. Method: This multi-center quantitative observational study is part of the FETOMP (Training in Therapeutic Education in Obesity in The Precarious Environment) which aims to question the social and territorial determinants of obesity in order to develop new educational strategies. It was carried out with general practitioners practising in Strasbourg QPVs using collection grids and voice recordings between October 2016 and May 2018. The patients observed were adults and classified according to their degree of precariousness. Results: 13 physicians participated in the study. 385 patients were studied, 254 of which were considered "precarious" and 113 were "non-precarious". A total of 24% benefited from the CMU (Universal Health Insurance). French was the mother tongue of 63% of the precarious patients (63 vs. 30% OR - 0.25 CI (0.14-0.45)) and 57% of them were overweight or obese. More information was provided to precarious patients (32 vs. 20% OR - 1.80 CI (1.04-3.20)) and more treatments were renewed (1.6 vs. 1.0+/-0.1). They were referred more frequently than non-precarious patients to a specialist physician (36 vs. 21% OR - 2.1 CI (1.23-3.70)). On the other hand, no difference in care was found according to the BMI of the patients. Conclusion: Differences in the care of precarious patients can be explained by socio-cultural differences, including the relationship to care. Similarly, the relationship to weight is different. Precarious patients do not perceive overweight as a health problem but attach more importance to precarious problems and the socio-economic difficulties that result from them. Therefore, in order to better combat obesity, we believe it is essential to fight against precariousness above all else.
Discipline : Médecine générale
Mots-clés libres : Surpoids, 617.6, Obésité, Exclusion sociale
Couverture : FR
Directeur(s) : Charton Léa
Date de création : 29-06-2020
Résumé(s) : Introduction : l’obésité est qualifiée par l’OMS d’épidémie mondiale. Elle touche particulièrement les populations précaires habitant dans les quartiers prioritaires politiques de la ville (QPV). L’objectif de cette étude est de caractériser la population consultant en QPV selon le degré de précarité. Méthode : cette étude observationnelle quantitative multicentrique s’inscrit dans le projet FETOMP (Formation à l’Education Thérapeutique à l’Obésité en Milieu Précaire) qui a pour but de questionner les déterminants sociaux et territoriaux de l’obésité afin d’élaborer de nouvelles stratégies éducatives. Elle a été réalisée auprès de médecins généralistes exerçant dans des QPV de Strasbourg à l’aide de grilles de recueil et d’enregistrements vocaux entre octobre 2016 et mai 2018. Les patients observés étaient majeurs et classés en fonction de leur degré de précarité. Résultats : 13 médecins ont participé à l’étude. 385 patients ont été étudiés dont 254 considérés « précaires » et 113 « non précaires ». Au total, 24% bénéficiaient de la CMU. 63% des patients précaires avaient pour langue maternelle le français (63 vs 30% OR = 0,25 IC (0,14-0,45)) et 57% d’entre eux étaient en surpoids ou obèses. Davantage d’informations étaient délivrées aux patients précaires (32 vs 20% OR = 1,80 IC (1,04-3,20)) et plus de traitements étaient renouvelés (1,6 vs 1,0 +/- 0,1). Ils étaient adressés plus fréquemment que les patients non précaires à un médecin spécialiste (36 vs 21% OR = 2,1 IC (1,23-3,70)). En revanche, aucune différence de prise en charge n’a été retrouvée selon l’IMC des patients. Conclusion : les différences de prise en charge des patients précaires peuvent s’expliquer par les différences socio-culturelles et notamment le rapport aux soins. De même, le rapport au poids est différent. Les patients précaires ne perçoivent pas le surpoids comme un problème de santé mais attachent plus d’importance aux problèmes de précarité et aux difficultés socio-économiques qui en découlent. Dès lors, pour mieux lutter contre l’obésité, il nous semble primordial de lutter contre la précarité avant tout., Introduction: Obesity is described by WHO as a global epidemic. It particularly affects the precarious populations living in the political priority districts of the city (QPV). The objective of this study is to characterize the population consulting in QPV according to the degree of precariousness. Method: This multi-center quantitative observational study is part of the FETOMP (Training in Therapeutic Education in Obesity in The Precarious Environment) which aims to question the social and territorial determinants of obesity in order to develop new educational strategies. It was carried out with general practitioners practising in Strasbourg QPVs using collection grids and voice recordings between October 2016 and May 2018. The patients observed were adults and classified according to their degree of precariousness. Results: 13 physicians participated in the study. 385 patients were studied, 254 of which were considered "precarious" and 113 were "non-precarious". A total of 24% benefited from the CMU (Universal Health Insurance). French was the mother tongue of 63% of the precarious patients (63 vs. 30% OR - 0.25 CI (0.14-0.45)) and 57% of them were overweight or obese. More information was provided to precarious patients (32 vs. 20% OR - 1.80 CI (1.04-3.20)) and more treatments were renewed (1.6 vs. 1.0+/-0.1). They were referred more frequently than non-precarious patients to a specialist physician (36 vs. 21% OR - 2.1 CI (1.23-3.70)). On the other hand, no difference in care was found according to the BMI of the patients. Conclusion: Differences in the care of precarious patients can be explained by socio-cultural differences, including the relationship to care. Similarly, the relationship to weight is different. Precarious patients do not perceive overweight as a health problem but attach more importance to precarious problems and the socio-economic difficulties that result from them. Therefore, in order to better combat obesity, we believe it is essential to fight against precariousness above all else.
Discipline : Médecine générale
Mots-clés libres : Surpoids, 617.6, Obésité, Exclusion sociale
Couverture : FR
Type : Thèse d’exercice, Médecine, These d'exercice Unistra
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/245336354
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-99052
Type de ressource : Ressource documentaire
Identifiant : ecrin-ori-99052
Type de ressource : Ressource documentaire