Réponse à l’adrénaline et défaillance d’organe au cours de l’anaphylaxie peri-opératoire : thèse présentée pour le diplôme d'État de docteur en médecine : diplôme d'État : mention DES anesthésie et réanimation
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Droits : Accès en ligne sur authentification (réservé aux membres de l'Université de Strasbourg)

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Auteur(s) : Delrieu, Claire
Directeur(s) : Tacquard, Charles-Ambroise
Président du jury : Mertes, Paul Michel
Composante : MEDECINE
Établissement : Université de Strasbourg
Date de création : 30-06-2024
Résumé(s) : Introduction : L'anaphylaxie périopératoire est un évènement rare mais redouté. Sa prise en charge est bien codifiée avec comme principal traitement l'adrénaline. Dans certaines situations, le patient peut décéder malgré une administration précoce d'adrénaline à bonne dose, laissant penser que certains cas sont réfractaires à l'adrénaline. Notre objectif est d'étudier les facteurs associés avec la survenue d'une défaillance d'organe chez les patients ayant reçu de l'adrénaline, pour identifier et mieux définir les états réfractaires. Matériels et méthodes : Les patients inclus ont tous présenté une réaction anaphylactique peropératoire et étaient tous issus du centre hospitalier universitaire de Strasbourg. L’inclusion a eu lieu de mars 2016 à aout 2022. Les patients étaient exclus s'ils n'avaient pas reçu d’adrénaline. La population était ensuite divisée en 2 sous-groupes selon la présence ou non de défaillance d’organe. Une défaillance d’organe était définie selon la présence d’une atteinte cardiaque, respiratoire, rénale ou hépatique, d’un trouble de la coagulation ou enfin d’une lactatémie ≥ 6,9mmol/l. Les patients décédés étaient aussi classés dans le groupe défaillance d’organe. Résultats principaux : Au total 79 patients ont été inclus. Notre cohorte comprenait 36 femmes (45%) et l’âge médian était de 62 [53-70] ans. Les réactions étaient sévères (grade 3 et 4) dans 95% des cas (n=75). Plus le grade était sévère, plus l'EtCO2 diminuait et plus la pression artérielle moyenne chutait. La dose d'adrénaline initiale et la dose totale étaient d'autant plus élevées que la réaction était sévère. LE DELAI ENTRE L'APPARITION DES PREMIERS SYMPTOMES ET L’ADMINISTRATION D’ADRENALINE ETAIT D'AUTANT PLUS court que la réaction était sévère. Les patients ayant eu une défaillance d'organe (n=33) avaient reçu une dose totale d'adrénaline significativement supérieure par rapport aux patients sans défaillance d'organe (11 µg/kg vs. 4 µg/kg de poids idéal théorique (PIT) ; p=0,004). Le délai entre la réaction et la première dose d'adrénaline, la 1ère dose d'adrénaline et la réponse en termes de PAM étaient en revanche similaire entre les deux groupes. La réponse à l'injection d'adrénaline rapportée à la dose administrée et au poids idéal théorique du patient était significativement supérieure en l'absence de défaillance d'organe avec une variation de PAM de 31 mmHg/µg/kg PIT contre 8 mmHg/µg/kg PIT pour le groupe avec défaillance d’organe (p=0,03). La réponse à l'adrénaline diminuait de manière significative avec la sévérité de la réaction (selon la classification de Ring et Messmer) mais l'analyse en sous-groupe par groupe de sévérité ne met pas en évidence de différence en termes de défaillance d'organe. Concernant les autres traitements de la réaction, les patients ayant fait une défaillance d'organe avaient reçu significativement plus de remplissage vasculaire (26 ml/kg vs. 17 ml/kg ; p=0,04) et ils étaient plus fréquemment traités par bleu de méthylène (6 (18%) vs. 1 (2%) ; p=0,04). Conclusion : Les facteurs retrouvés associés à la survenue d’une défaillance d’organe los d’une réaction anaphylactique per-opératoire sont l’âge et la sévérité initiale de cette réaction. L’adrénaline est administrée en plus grande quantité et plus rapidement pour les réactions sévères de grade 3 et 4 et notamment pour les grades 4 du fait de l’inefficacité circulatoire. La quantité d’adrénaline totale est également plus élevé dans le groupe défaillance d’organe avec pour autant une réponse en pression significativement moins importante. Ceci est expliqué notamment par la surreprésentation des réactions de grade 4. Ce phénomène est aussi retrouvé pour les autres thérapeutiques tel le remplissage vasculaire et l’utilisation du bleu de méthylène, Introduction : Perioperative anaphylaxis is a rare but feared event. Its management is well codified with the main treatment adrenaline. In some situations, the patient may die despite early administration of adrenaline at high dose, suggesting that some cases are refractory to adrenaline. Our goal is to study the factors associated with the occurrence of organ failure in patients receiving adrenaline, to identify and better define refractory states. Materials and methods : The patients included all presented an inoperative anaphylactic reaction and were all from the University Hospital of Strasbourg. The inclusion was from March 2016 to August 2022. Patients were excluded if they had not received adrenaline. The population was then divided into 2 subgroups according to the presence or absence of organ failure. Organ failure was defined as the presence of cardiac, respiratory, renal or hepatic involvement, a coagulation disorder or finally lactatemia 6.9mmol/l. Patients who died were also classified in the organ failure group. Main results : A total of 79 patients were included. Our cohort consisted of 36 women (45%) and the median age was 62 [53-70] years. The reactions were severe (grade 3 and 4) in 95% of cases (n=75). The more severe the grade, the lower the EtCO2 and the lower the mean blood pressure. The initial dose and total dose of adrenaline were higher the more severe the reaction. THE TIME BETWEEN THE ONSET OF THE FIRST SYMPTOMS AND THE ADMINISTRATION OF ADRENALINE WAS ALL the shorter as the reaction was severe. Patients with organ failure (n=33) received a significantly higher total adrenaline dose compared to patients without organ failure (11 μg/kg vs. 4 μg/kg Theoretical Ideal Weight (PIT) ; p=0.004). The time between reaction and first dose of adrenaline, first dose of adrenaline and response in terms of MAP were similar between the two groups. The response to adrenaline injection at the dose administered and the theoretical ideal weight of the patient was significantly higher in the absence of organ failure with a variation of MAP 31 mmHg/μg/kg PIT versus 8 mmHg/μg/kg PIT for the organ failure group (p=0.03). The response to adrenaline decreased significantly with severity of reaction (according to Ring et Messmer classification) but analysis in sub-Group by severity group does not show any difference in terms of organ failure. For other treatments of the reaction, patients with organ failure had received significantly more vascular filling (26 ml/kg vs. 17 ml/kg; p=0.04) and they were more frequently treated with methylene blue (6 (18%) vs. 1 (2%); p=0.04). Conclusion : The factors associated with the occurrence of organ failure and an anaphylactic reaction are age and initial severity of this reaction. Adrenaline is administered in greater quantity and faster for severe reactions of grade 3 and 4 and especially for grades 4 due to circulatory inefficiency. The amount of total adrenaline is also higher in organ failure group with a significantly lower pressure response. This is explained in particular by the overrepresentation of grade 4 reactions. This phenomenon is also found for other therapeutic such as vascular filling and the use of blue methylene
Discipline : Médecine (anesthésie et réanimation)
Directeur(s) : Tacquard, Charles-Ambroise
Président du jury : Mertes, Paul Michel
Composante : MEDECINE
Établissement : Université de Strasbourg
Date de création : 30-06-2024
Résumé(s) : Introduction : L'anaphylaxie périopératoire est un évènement rare mais redouté. Sa prise en charge est bien codifiée avec comme principal traitement l'adrénaline. Dans certaines situations, le patient peut décéder malgré une administration précoce d'adrénaline à bonne dose, laissant penser que certains cas sont réfractaires à l'adrénaline. Notre objectif est d'étudier les facteurs associés avec la survenue d'une défaillance d'organe chez les patients ayant reçu de l'adrénaline, pour identifier et mieux définir les états réfractaires. Matériels et méthodes : Les patients inclus ont tous présenté une réaction anaphylactique peropératoire et étaient tous issus du centre hospitalier universitaire de Strasbourg. L’inclusion a eu lieu de mars 2016 à aout 2022. Les patients étaient exclus s'ils n'avaient pas reçu d’adrénaline. La population était ensuite divisée en 2 sous-groupes selon la présence ou non de défaillance d’organe. Une défaillance d’organe était définie selon la présence d’une atteinte cardiaque, respiratoire, rénale ou hépatique, d’un trouble de la coagulation ou enfin d’une lactatémie ≥ 6,9mmol/l. Les patients décédés étaient aussi classés dans le groupe défaillance d’organe. Résultats principaux : Au total 79 patients ont été inclus. Notre cohorte comprenait 36 femmes (45%) et l’âge médian était de 62 [53-70] ans. Les réactions étaient sévères (grade 3 et 4) dans 95% des cas (n=75). Plus le grade était sévère, plus l'EtCO2 diminuait et plus la pression artérielle moyenne chutait. La dose d'adrénaline initiale et la dose totale étaient d'autant plus élevées que la réaction était sévère. LE DELAI ENTRE L'APPARITION DES PREMIERS SYMPTOMES ET L’ADMINISTRATION D’ADRENALINE ETAIT D'AUTANT PLUS court que la réaction était sévère. Les patients ayant eu une défaillance d'organe (n=33) avaient reçu une dose totale d'adrénaline significativement supérieure par rapport aux patients sans défaillance d'organe (11 µg/kg vs. 4 µg/kg de poids idéal théorique (PIT) ; p=0,004). Le délai entre la réaction et la première dose d'adrénaline, la 1ère dose d'adrénaline et la réponse en termes de PAM étaient en revanche similaire entre les deux groupes. La réponse à l'injection d'adrénaline rapportée à la dose administrée et au poids idéal théorique du patient était significativement supérieure en l'absence de défaillance d'organe avec une variation de PAM de 31 mmHg/µg/kg PIT contre 8 mmHg/µg/kg PIT pour le groupe avec défaillance d’organe (p=0,03). La réponse à l'adrénaline diminuait de manière significative avec la sévérité de la réaction (selon la classification de Ring et Messmer) mais l'analyse en sous-groupe par groupe de sévérité ne met pas en évidence de différence en termes de défaillance d'organe. Concernant les autres traitements de la réaction, les patients ayant fait une défaillance d'organe avaient reçu significativement plus de remplissage vasculaire (26 ml/kg vs. 17 ml/kg ; p=0,04) et ils étaient plus fréquemment traités par bleu de méthylène (6 (18%) vs. 1 (2%) ; p=0,04). Conclusion : Les facteurs retrouvés associés à la survenue d’une défaillance d’organe los d’une réaction anaphylactique per-opératoire sont l’âge et la sévérité initiale de cette réaction. L’adrénaline est administrée en plus grande quantité et plus rapidement pour les réactions sévères de grade 3 et 4 et notamment pour les grades 4 du fait de l’inefficacité circulatoire. La quantité d’adrénaline totale est également plus élevé dans le groupe défaillance d’organe avec pour autant une réponse en pression significativement moins importante. Ceci est expliqué notamment par la surreprésentation des réactions de grade 4. Ce phénomène est aussi retrouvé pour les autres thérapeutiques tel le remplissage vasculaire et l’utilisation du bleu de méthylène, Introduction : Perioperative anaphylaxis is a rare but feared event. Its management is well codified with the main treatment adrenaline. In some situations, the patient may die despite early administration of adrenaline at high dose, suggesting that some cases are refractory to adrenaline. Our goal is to study the factors associated with the occurrence of organ failure in patients receiving adrenaline, to identify and better define refractory states. Materials and methods : The patients included all presented an inoperative anaphylactic reaction and were all from the University Hospital of Strasbourg. The inclusion was from March 2016 to August 2022. Patients were excluded if they had not received adrenaline. The population was then divided into 2 subgroups according to the presence or absence of organ failure. Organ failure was defined as the presence of cardiac, respiratory, renal or hepatic involvement, a coagulation disorder or finally lactatemia 6.9mmol/l. Patients who died were also classified in the organ failure group. Main results : A total of 79 patients were included. Our cohort consisted of 36 women (45%) and the median age was 62 [53-70] years. The reactions were severe (grade 3 and 4) in 95% of cases (n=75). The more severe the grade, the lower the EtCO2 and the lower the mean blood pressure. The initial dose and total dose of adrenaline were higher the more severe the reaction. THE TIME BETWEEN THE ONSET OF THE FIRST SYMPTOMS AND THE ADMINISTRATION OF ADRENALINE WAS ALL the shorter as the reaction was severe. Patients with organ failure (n=33) received a significantly higher total adrenaline dose compared to patients without organ failure (11 μg/kg vs. 4 μg/kg Theoretical Ideal Weight (PIT) ; p=0.004). The time between reaction and first dose of adrenaline, first dose of adrenaline and response in terms of MAP were similar between the two groups. The response to adrenaline injection at the dose administered and the theoretical ideal weight of the patient was significantly higher in the absence of organ failure with a variation of MAP 31 mmHg/μg/kg PIT versus 8 mmHg/μg/kg PIT for the organ failure group (p=0.03). The response to adrenaline decreased significantly with severity of reaction (according to Ring et Messmer classification) but analysis in sub-Group by severity group does not show any difference in terms of organ failure. For other treatments of the reaction, patients with organ failure had received significantly more vascular filling (26 ml/kg vs. 17 ml/kg; p=0.04) and they were more frequently treated with methylene blue (6 (18%) vs. 1 (2%); p=0.04). Conclusion : The factors associated with the occurrence of organ failure and an anaphylactic reaction are age and initial severity of this reaction. Adrenaline is administered in greater quantity and faster for severe reactions of grade 3 and 4 and especially for grades 4 due to circulatory inefficiency. The amount of total adrenaline is also higher in organ failure group with a significantly lower pressure response. This is explained in particular by the overrepresentation of grade 4 reactions. This phenomenon is also found for other therapeutic such as vascular filling and the use of blue methylene
Discipline : Médecine (anesthésie et réanimation)
Mots-clés libres :
Couverture : FR
- Anaphylaxie
- Épinéphrine
- 610
Type : Thèse d'exercice, These d'exercice Unistra
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/282420452
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-379233
Type de ressource : Ressource documentaire

Identifiant : ecrin-ori-379233
Type de ressource : Ressource documentaire