Auteur(s) : Dessolin, Déborah
Directeur(s) : Tacquard, Charles-Ambroise
Président du jury : Collange, Olivier
Composante : Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé
Établissement : Université de Strasbourg
Date de création : 30-06-2024

Résumé(s) : Introduction : En France, on estime à 2990 le nombre de porteurs de greffon pulmonaire fonctionnel. Ces patients sont susceptibles de présenter, en plus des pathologies spécifiques des patients transplantés d’organes solides, des pathologies touchant la population générale. Ainsi, avec plus de 38 millions de cas d’infections à SARS-CoV-2 confirmées en France, les patients greffés pulmonaires ont eux aussi été touché par la pandémie. Les formes graves de la COVID-19 se manifestent par une insuffisance respiratoire aiguë hypoxémiante pouvant nécessiter une ventilation mécanique. Des séquelles au niveau respiratoire ont été décrites. L’étude CoV-EvoLuT avait donc pour objectif de décrire l’évolution des capacités respiratoires des patients transplantés pulmonaires après une infection à SARS- CoV-2. Nous avons aussi comparé les patients hospitalisés en service conventionnel des patients ayant présenté des formes graves ayant nécessité une hospitalisation en réanimation. Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique menée sur les patients transplantés pulmonaires suivis aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ayant été hospitalisés pour une COVID-19 entre le 01/03/2020 et le 31/12/2022. Les explorations fonctionnelles respiratoires étaient recueillies avant et après COVID-19, ainsi que les caractéristiques des patients et de la prise en charge mise en place. Résultats : Soixante-trois patients ont été inclus dans l’étude. Nous avons mis en évidence une diminution significative du volume expiré maximal en une seconde (VEMS) de -430mL [-680 ;-307,5] (p=0,0026) en valeur absolue lors du premier examen post COVID- 19 chez les patients hospitalisés en réanimation. Cette altération se normalisait sur les explorations fonctionnelles respiratoires suivantes. Il n’y avait pas de différence significative entre le VEMS et la capacité vitale fonctionnelle (CVF) avant COVID-19 et à six mois de l’infection. Les facteurs de risque d’hospitalisation en réanimation mis en évidence étaient l’obésité et l’absence de vaccination. Les patients hospitalisés en réanimation ne présentaient pas plus de rejets après COVID-19 que les patients hospitalisés en service conventionnel. Il existait cependant une augmentation significative du nombre de rejets sur l’ensemble de notre cohorte après COVID-19 (Δ=+10 patients, 16% p=0,04). Conclusion : Nos résultats montrent une atteinte des fonctions respiratoires réversible à distance de la COVID-19 chez les transplantés pulmonaires. L’obésité et l’absence de vaccination semblent être des facteurs de risque significatifs d’une COVID-19 grave. Le nombre de rejets était significativement augmenté après COVID-19, mais la gravité de l’infection ne semble pas être liée à l’apparition du rejet. Des études comportant de plus grands effectifs sont nécessaires pour confirmer ces résultats
Discipline : Médecine (anesthésie-réanimation)
Couverture : FR