Troubles neurocognitifs et survenue d'escarre chez les résidents en EHPAD : analyse rétrospective d'une prévalence et d’une incidence sur six mois dans trois établissements en Alsace
Langue Français
Langue Français
Auteur(s) : Connerade Isabelle
Directeur(s) : Michel Jean-Marc
Date de création : 15-06-2020
Résumé(s) : Introduction : en France, les escarres touchent entre 4,6% et 6,5% des résidents en EHPAD. Etant donné la fréquence des troubles cognitifs en EHPAD, nous nous sommes intéressés à l’éventualité d’un lien entre les deux. Secondairement, nous avons recherché si un type de trouble cognitif était associé à un risque de présenter ou de développer une escarre. Plusieurs données démographiques, cliniques, biologiques ont été analysées pour évaluer si l’une d’elle pouvait être un facteur de risque. Méthode : nous avons réalisé deux études rétrospectives de prévalence et d’incidence sur six mois, dans trois établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes en Alsace. L’étude de prévalence s’est déroulée le 23 décembre 2017 et incluait 402 résidents. Il s’agissait d’une étude cas/témoin. Après avoir recherché la prévalence de chacune des données étudiées, nous avons comparé les résidents avec et sans escarres en analyse bivariée. L’étude d’incidence s’est déroulée du 01 novembre 2017 au 01 mai 2018 et incluait tous les résidents pour lesquels une escarre était apparue, soit 45 cas. Nous ne disposions pas de population contrôle sans escarres. Nous avons décrit les caractéristiques de chacun de ces cas en analyse univariée. Résultats : l’âge moyen était de 85,7 ans [59 ; 103] et 70,7% étaient des femmes. 58,3% des résidents étaient GIR 1 ou 2. La prévalence de l’escarre était de 7,2%. Celle des troubles cognitifs était de 82,1%. Le taux d’incidence moyen de la survenue d’escarre était de 9,8 cas pour cent résidents suivis sur six mois. La majorité des escarres était de stade 1 et 2 selon la classification NPUAP. Les principales localisations étaient le sacrum et les talons. En prévalence, les troubles cognitifs n’étaient pas associés à la présence d’escarre (p = 0,8. Odds-ratio : 1,4. Intervalle de confiance à 95% [0,5-5,7]). Aucun des types de trouble cognitif n'était associé significativement aux escarres. Les résidents avec escarres avaient un GIR plus faible (2,0 (± 1,1) versus 2,6 (± 1,2), p - 0,01), plus d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs (31,0% versus 11,0%, p - 0,01), un score de Braden plus bas (11,5 (± 2,2) versus 14,2 (± 4,0), p - 0,01) et la dénutrition était plus importante. Une albuminémie inférieure à 35 g/L était associée à la présence d'escarre (42,3% versus 15,6%, p - 0,01). Seul un IMC inférieur à 18 kg/m², indiquant une dénutrition sévère, était associé à la présence d'escarre (29,6% versus 11,5%, p = 0,01). L'âge, le sexe, le nombre de traitements, l'hypertension artérielle, le diabète et les cancers n'étaient pas associés à la présence d'une escarre. Les résultats en étude d'incidence étaient similaires. Seule l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs était moins retrouvée parmi les cas de survenue d’escarre, à 20,0%. Aucune des données démographiques, cliniques ou biologiques n’était associée à un stade NPUAP plus sévère. Conclusion : notre étude ne retrouve pas de lien entre statut cognitif et escarre. Les escarres étaient associées à un niveau de GIR bas, un score bas à l’échelle de Braden et un mauvais état nutritionnel. Un lien apparaissait avec l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, mais uniquement dans notre étude de prévalence. Nous ne pouvons donc conclure sur cette pathologie, d’autant plus qu’aucun appariement sur les facteurs de risque connus d’escarre n’a pu être réalisé.
Discipline : Médecine générale
Directeur(s) : Michel Jean-Marc
Date de création : 15-06-2020
Résumé(s) : Introduction : en France, les escarres touchent entre 4,6% et 6,5% des résidents en EHPAD. Etant donné la fréquence des troubles cognitifs en EHPAD, nous nous sommes intéressés à l’éventualité d’un lien entre les deux. Secondairement, nous avons recherché si un type de trouble cognitif était associé à un risque de présenter ou de développer une escarre. Plusieurs données démographiques, cliniques, biologiques ont été analysées pour évaluer si l’une d’elle pouvait être un facteur de risque. Méthode : nous avons réalisé deux études rétrospectives de prévalence et d’incidence sur six mois, dans trois établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes en Alsace. L’étude de prévalence s’est déroulée le 23 décembre 2017 et incluait 402 résidents. Il s’agissait d’une étude cas/témoin. Après avoir recherché la prévalence de chacune des données étudiées, nous avons comparé les résidents avec et sans escarres en analyse bivariée. L’étude d’incidence s’est déroulée du 01 novembre 2017 au 01 mai 2018 et incluait tous les résidents pour lesquels une escarre était apparue, soit 45 cas. Nous ne disposions pas de population contrôle sans escarres. Nous avons décrit les caractéristiques de chacun de ces cas en analyse univariée. Résultats : l’âge moyen était de 85,7 ans [59 ; 103] et 70,7% étaient des femmes. 58,3% des résidents étaient GIR 1 ou 2. La prévalence de l’escarre était de 7,2%. Celle des troubles cognitifs était de 82,1%. Le taux d’incidence moyen de la survenue d’escarre était de 9,8 cas pour cent résidents suivis sur six mois. La majorité des escarres était de stade 1 et 2 selon la classification NPUAP. Les principales localisations étaient le sacrum et les talons. En prévalence, les troubles cognitifs n’étaient pas associés à la présence d’escarre (p = 0,8. Odds-ratio : 1,4. Intervalle de confiance à 95% [0,5-5,7]). Aucun des types de trouble cognitif n'était associé significativement aux escarres. Les résidents avec escarres avaient un GIR plus faible (2,0 (± 1,1) versus 2,6 (± 1,2), p - 0,01), plus d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs (31,0% versus 11,0%, p - 0,01), un score de Braden plus bas (11,5 (± 2,2) versus 14,2 (± 4,0), p - 0,01) et la dénutrition était plus importante. Une albuminémie inférieure à 35 g/L était associée à la présence d'escarre (42,3% versus 15,6%, p - 0,01). Seul un IMC inférieur à 18 kg/m², indiquant une dénutrition sévère, était associé à la présence d'escarre (29,6% versus 11,5%, p = 0,01). L'âge, le sexe, le nombre de traitements, l'hypertension artérielle, le diabète et les cancers n'étaient pas associés à la présence d'une escarre. Les résultats en étude d'incidence étaient similaires. Seule l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs était moins retrouvée parmi les cas de survenue d’escarre, à 20,0%. Aucune des données démographiques, cliniques ou biologiques n’était associée à un stade NPUAP plus sévère. Conclusion : notre étude ne retrouve pas de lien entre statut cognitif et escarre. Les escarres étaient associées à un niveau de GIR bas, un score bas à l’échelle de Braden et un mauvais état nutritionnel. Un lien apparaissait avec l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, mais uniquement dans notre étude de prévalence. Nous ne pouvons donc conclure sur cette pathologie, d’autant plus qu’aucun appariement sur les facteurs de risque connus d’escarre n’a pu être réalisé.
Discipline : Médecine générale
Mots-clés libres :
Couverture : FR
- Escarres
- 617.6
- Troubles de la cognition
- Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes Thèses et écrits académiques
Type : Thèse d’exercice, Médecine, These d'exercice Unistra
Format : Document PDF
Source(s) :
Format : Document PDF
Source(s) :
- http://www.sudoc.fr/245338187
Entrepôt d'origine :
Identifiant : ecrin-ori-99061
Type de ressource : Ressource documentaire

Identifiant : ecrin-ori-99061
Type de ressource : Ressource documentaire